Ceramic Tour 2023

Voici le planning du « Ceramic Tour 2023 » au Japon. Il a débuté à Tōkyō et a fini à Tōkyō, après avoir traversé le japon, d’Est en Ouest et du Nord au Sud. Du 7 Mars au 18 Avril 2023, six semaines pour découvrir les sites historiques de la Céramique Japonaise dont les 6 anciens fours japonais et rencontrer plus d’une trentaine de potiers qui collaboreront dans les prochaines collections saisonnières. Nous avons rencontré également d’autres potiers par pure passion et admiration de leurs créations. Nous avons visité les Musées des céramiques régionales, les galeries et les magasins spécialisées, les ateliers, les fours ancestraux et locaux, et les villes et villages qui comptent profondément dans la culture japonaise et l’artisanat de la céramique millénaire. Bon voyage ! Le prochain Ceramic Tour sera en Novembre et Décembre 2024.

Cliquez sur une date pour découvrir ma journée ! (sur mobile, swipez le tableau vers la droite ou vers la gauche)

Mardi 7 Mars
Aéroport Départ
Mercredi 8 Mars
Tokyo Jour.1
Jeudi 9 Mars
Tokyo Jour.2
Vendredi 10 Mars
Minakami Jour.3
Samedi 11 Mars
Sayama Jour.4
Dimanche 12 Mars
Tomisato Jour.5
Lundi 13 Mars
Mashiko Jour.6
Mardi 14 Mars
Mashiko Jour.7
Mercredi 15 Mars
Ichinoseki Jour.8
Jeudi 16 Mars
Hiraizumi Jour.9
Vendredi 17 Mars
Morioka Jour.10
Samedi 18 Mars
Semboku Jour.11
Dimanche 19 Mars
Nagoya Jour.12
Lundi 20 Mars
Hiraizumi Jour.13
Mardi 21 Mars
Seto Jour.14
Mercredi 22 Mars
Tajimi Jour.15
Jeudi 23 Mars
Seto Jour.16
Vendredi 24 Mars
Tajimi Jour.17
Samedi 25 Mars
Tokoname Jour.18
Dimanche 26 Mars
Tokoname Jour.19
Lundi 27 Mars
Yokkaichi Jour.20
Mardi 28 Mars
Yokkaichi Jour.21
Mercredi 29 Mars
Iga Jour.22
Jeudi 30 Mars
Shigaraki Jour.23
Vendredi 31 Mars
Shigaraki Jour.24
Samedi 1 Avril
Kyōto Jour.25
Dimanche 2 Avril
Kyōto Jour.26
Lundi 3 Avril
Kyōto Jour.27
Mardi 4 Avril
Kyōto Jour.28
Mercredi 5 Avril
Kyōto Jour.29
Jeudi 6 Avril
Sasayama Jour.30
Vendredi 7 Avril
Sasayama Jour.31
Samedi 8 Avril
Tachikui Jour.32
Dimanche 9 Avril
Bizen Jour.33
Lundi 10 Avril
Okayama Jour.34
Mardi 11 Avril
Inbe Jour.35
Mercredi 12 Avril
Inbe Jour.36
Jeudi 13 Avril
Sabae Jour.37
Vendredi 14 Avril
Echizen Jour.38
Samedi 15 Avril
Fujinomiya Jour.39
Dimanche 16 Avril
Fujinomiya Jour.40
Lundi 17 Avril
Fujinomiya Jour.41
Mardi 18 Avril
Tokyo Jour.42
Mercredi 19 Avril
Aéroport Arrivée
THE END

Mardi 7 Mars 2023

Départ à 8h30 de l’aéroport Charles de Gaulle avec la compagnie allemande Lufthansa. Arrivée à 9h45 à Frankfurt puis départ à 11h30 de Frankfurt avec la compagnie japonaise ANA. A320 de Lufthansa et Boing 789 Dreamliner de ANA. Accompagné par Google Maps, l’application de traduction : DeepL, un Pocket Wifi et 2 Japan Rail Pass nationaux de 21 jours chacun, via l’agence Japan Experience Paris et ma carte SUICA pour les métros. Un voyage tout en douceur où j’ai peu dormi, tellement d’excitation pour ce Ceramic Tour 2023, en préparation depuis le printemps 2020.

Hôtel : dans les airs.

Mercredi 8 Mars 2023

Arrivée à 8h40 à l’aéroport de Tokyo Haneda. Un vol super agréable avec le Dreamliner Boing 789 de ANA et le Fujisan nous a accueilli avec toute sa beauté enneigé. Puis récupération des 2 Japan Rail Pass Nationaux à l’aéroport. Check in à l’hôtel et récupération du Pocket Wifi, indispensable à mon voyage.

Ensuite j’avais mon premier rendez-vous à 14h avec Koichiro ISAKA, le propriétaire de la Gallery St Ives Tokyo and the Chocolate Factory Pottery. Il est situé dans la ville de Setagaya, quartier de Fukasawa, dans la préfecture de Tokyo. Elle est spécialisée dans la céramique britannique et Mingei (céramique d’art populaire). Cette galerie a sa “soeur” en Cornouailles (Angleterre). Après un Café et un Sakura mochi, Koichiro m’a ramené en voiture à mon hôtel après une visite de Tokyo super agréable en voiture. Il faisait beau et chaud. J’adore cette ville !

Enfin, le soir arrivant et une longue journée, je suis allé me promener à la Tokyo Tower by night qui est très proche de mon hôtel Sotetsu Fresa Inn du quartier de Minato-ku, puis un rāmen et au lit ! Oyasuminasai !

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn – Arrondissement de Minato – Tokyo – Préfecture de Tokyo.

Jeudi 9 Mars 2023

Une belle journée commence par la fenêtre de ma chambre d’hôtel. Je suis partie à Ginza pour la journée et repérer des galeries spécialisées en céramiques. Pendant ma promenade, je me bois ce “Café au lait” que j’adore de la marque Boss car vous l’achetez chaude dans les Vending machine.

Les galeries à Ginza sont réputées pour la qualité des expositions et du choix divers et variés des styles et des céramistes japonais : Yoseido Gallery, Takumi Craft Shop (de l’artisanat local et de qualité avec des pièces exceptionnelles à l’étage), Ginza Kuroda Tōen (elle a débuté avec Kitaōji ROSANJIN et réalise des expos hebdomadaires) et Seikadō Ginza Hanare (spécialisée en Kyo-yaki).

Mon deuxième rendez-vous était avec Toshinori MUNAKATA 宗像 利訓, 9ème génération du four Munakatagama. Il réalise la céramique Aizu-Hongō-yaki, dans la préfecture de Fukushima.

Pour la petite histoire, je l’ai découvert pendant mes recherches sur les 100 Fours Japonais. Ensuite en allant au salon “C’est bon le Japon 2023“, je me suis arrêté sur une céramique réalisée par lui. J’ai donc pu la tenir dans les mains et observer la beauté de la terre et de cette superbe glaçure colorée. Mayu SUZUKI de Bonjour Japon! By EAST, une exposante et amie de Toshinori me propose de le rencontrer à Tokyo. Et voilà, la boucle s’est bouclée avec joie !

Il m’a donc donné rendez-vous dans la galerie Seikadō Ginza Hanare, spécialisée dans la céramique Kyo-yaki (région de Kyōto). J’ai pu voir et toucher, d’autres pièces réalisées par lui et son père (8ème génération). Nous avons déjeuner dans un restaurant de poisson cuit au barbecue japonais : Ginza Maru

L’après-midi était consacré à la visite de galeries spécialisées et des magasins comme MUJI Ginza et la papeterie ITOYA à Ginza (12 étages de papeterie). En rentrant le soir, près de mon hôtel, je me suis arrêté chez Naruto Taiyaki Honpo 鳴門鯛焼本舗, ce typique gâteau japonais en forme de poisson, celui-ci était fourré à la Crème pâtissière, un délice !

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn – Arrondissement de Minato – Tokyo – Préfecture de Tokyo.

Vendredi 10 Mars 2023

Départ pour Minakami, dans la préfecture de Gunma. Pour rendre visite à Euan CRAIG. Quel bonheur de le rencontrer pour la première fois depuis presque 3 ans que nous échangeons par Instagram, Facebook et E-mail.

Je suis partie en Shinkansen Série 7 – Toki N°319, pour être précis, “To make a brief stop at Jōmō-kōgen Station”. Station située dans la vallée de Minakami. Avec mon Ekiben, qui est un plateau repas acheté en gare chez Kinokuniya super où vous pouvez les acheter sur le quai directement. Un déjeuner équilibré avec ma bouteille de thé vert quotidienne.

En arrivant à la gare de Jōmō-kōgen, je suis accueilli par le Tengu du coin, gardien de la forêt. Ainsi que des vitrines représentants le Hina Matsuri, fête des filles qui a lieu le 3 Mars.

Euan CRAIG habite exactement à Takumi no Sato たくみの里, un village d’art et d’artisanat situé au milieu des rizières et des vergers de pommiers et avec en toile de fond les montagnes de Minakami. Des ateliers et des magasins où vous pouvez réaliser et acheter divers objets d’artisanat japonais traditionnels.

À l’époque d’Edo, ce village était traversé par la route du nom de Mikuni Kaidō 三国街道 (35 stations postales). Ancienne autoroute au Japon qui s’étendait de Takasaki-juku 高崎宿 (actuelle préfecture de Gunma) à Teradomari-juku 寺泊宿 (actuelle préfecture de Niigata) à Hokurikudō 北陸道. Cette route centrale des montagnes reliait elle aussi Edo à Kyōto, mais elle se situait plus à l’intérieur des terres.

Quel bonheur de découvrir le studio galerie de Euan CRAIG et de le rencontrer en chair et en os. Il vit dans une ancienne maison japonaise, où on élevait les vers à soie. Le jardin devant la maison est rempli de mûrier et il utilise les grands placards d’élevage de vers pour faire sécher ces céramiques.

A l’intérieur le sol est en terre, son tour de potier en bois et à pied (sans électricité) est sous une plateforme en bois, proche d’une fenêtre pour avoir une belle lumière quand il travaille. L’ensemble du studio de poterie est traditionnel, des objets et des meubles d’époque, un calme tellement agréable.

Son four Maki-gama ou Eco-wood est résistant au tremblement de terre, c’est comme un four à chaleur tournante, il consomme peu de bois et donne les plans du four à qui le souhaite. Il a été construit dans plein de pays.

Il m’a fait une démonstration de tournage. Mais avant, il a malaxé en forme de coquillage, 12 kilos de sa fameuse terre, 100 pétrissages d’un côte, et 100 pétrissages de l’autre. Ensuite, il s’est posé à son tour, pied nu, il a commencé à tourné à la motte, et dans le sens contraire des aiguilles d’une montre. On discutait, on discutait, on discutait et 24 bols sont apparus !

Il travaille seul, vit avec sa famille en toute tranquillité, au rythme des saisons et de la nature, il adore cuisiner et son cappuccino est délicieux ! Arigatō gozaimashita.

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn – Arrondissement de Minato – Tokyo – Préfecture de Tokyo.

Samedi 11 Mars 2023

Rendez-vous chez Kazumasa IZUNO 伊豆野 一政, à Sayama, dans la préfecture de Saitama. Je l’ai découvert sur Instagram et j’ai eu un gros coup de coeur pour son travail. Il est designer et il aime beaucoup Kyōto. Son travail s’inspire de la culture japonaise, la statuaire, les formes traditionnelles de fruits et légumes, des plantes, des arbres, des personnages typiques et folkloriques.

Son studio et son atelier sont dans une petite maison et le four à gaz est dans un garage adjacent. Merci beaucoup à son amie Ai OWADA pour les traductions en japonais. Hâte de vous montrer son travail dans la Collection AKI 2023.

La visite du musée Mingeikan (The Japan Folk Crafts Museum) à Tokyo est magique. Pour la petite histoire, en 1925, Sōetsu YANAGI 柳 宗悦, avec les potiers Kanjirō KAWAI 河井 寛次郎 et Shōji HAMADA 濱田庄司, a inventé le terme « Mingei 民芸運動 » qui signifie littéralement « mouvement pour le renouveau de l’art populaire japonais ». L’année suivante, il annonça la création de ce musée d’artisanat folklorique et lança sérieusement le mouvement pour créer ce musée. Une magnifique exposition de céramiques et d’autres objets traditionnels et du mobilier d’époque. L’autre bâtiment est la résidence de Sōetsu YANAGI qui se visite ponctuellement.

Actuellement le musée expose les oeuvres du teinturier Yunoki SAMIRŌ 柚木沙弥郎, pour son 100ème anniversaire. Des motifs purs, graphiques et des couleurs claires. Mais je ne pouvais pas prendre de photos de ces oeuvres.

Ensuite je suis allé visiter 3 galeries importantes pour moi. Pakupakuan à Minami Aoyama, Shibuya Kuroda Tōen à Shibuya et Ryoisseki à Minato-ku, situé à 50m de mon hôtel, avec l’exposition d’un céramiste de Karatsu que j’adore : Kyohei NAKAGAWA 中川 恭平. Quel plaisir ! l’inspiration pour mes futurs collections était au rendez-vous, avec de beaux échanges autour de la Céramique.

En rentrant le soir, je me suis encore arrêté chez Naruto Taiyaki Honpo 鳴門鯛焼本舗, ce typique gâteau japonais en forme de poisson, celui-ci était fourré au Sakura Mochi, un délice !

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn – Arrondissement de Minato – Tokyo – Préfecture de Tokyo.

Dimanche 12 Mars 2023

Rendez-vous le matin chez Manabu YOSHIDA 吉田学 à Tomisato, préfecture de Chiba, près de Narita pour le situer plus facilement. On a collaboré pour la collection FUYU 2022. On travaillera encore ensemble pour la collection NATSU 2023 et AKI 2023 avec des nouvelles couleurs et des nouvelles formes.

Son four à gaz est dans un garage à l’extérieur de sa maison et son atelier est dans une chambre à l’étage. Sa femme nous avait préparé un déjeuner délicieux : des patates douces au dashi, des calamars lucioles avec tomates et pois cassés, du boeuf avec des pommes de terre et des fraises en dessert. Le tout arrosé de Sake de la préfecture de Chiba. Bien évidemment, on a mangé dans les céramiques de Manabu YOSHIDA 吉田学.

L’après midi est consacré aux visites de 3 galeries importantes pour moi. Tobetobekusa, quartier de Chūō-ku, c’est une galerie pointue qui représente des artistes émergents et reconnus que j’aime énormément. J’avais acheté un Futamono Yashichida-oribe de Katsunori SAWA 澤克典 et discuté par e-mail avec le manager. Merci à Ito san et son assistante pour leur gentillesse et leur accueil.

Ensuite je suis allé à la galerie contemporaine Mizusai, dans la ville de Taitō, c’est une galerie brute et inspirante, des artistes hauts niveaux (à mon goût). J’ai découvert Ricca OKANO 岡野里香 et Sayaka OISHI 大石早矢香, entre autres. Une performance de Tomohisa OBANA 尾花友久 – BOX Final Chapter était en cours. Magnifique !

Ensuite, je suis allé à Kappabashi pour visiter la galerie Utsuwa Maesaka. Il fallait osé se placer au milieu des magasins de céramiques, produites au masse, pour les restaurants. Toutes les régions japonaises de la céramique et les styles sont représentés, un régal pour les yeux. Au détour d’une rue, la Tokyo Sky Tree m’a fait coucou. Cette tour je l’ai vu se construire au fur et à mesure de mes voyages, elle est impressionnante.

Le soir étant mon dernier soir, je suis allé dans un restaurant de Rāmen – Fukki 豚骨醤油らーめん, pas très loin de mon hôtel. Un délice, j’aime ces petits restaurants où 10 personnes maximum peuvent rentrer et le manager est cool ! Pour finir mon séjour à Tokyo, je me suis encore arrêté chez Naruto Taiyaki Honpo 鳴門鯛焼本舗, ce typique gâteau japonais en forme de poisson, celui-ci était fourré au Haricot Azuki, un délice ! Merci beaucoup Tokyo pour ton accueil !

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn – Arrondissement de Minato – Tokyo – Préfecture de Tokyo.

Lundi 13 Mars 2023

Rendez-vous à Mashiko, dans la préfecture de Tochigi. Une ville chargée d’histoire avec environ 400 poteries, des générations de potiers, le mouvement Mingei, un style et des couleurs marquées et reconnaissables. Quel bonheur d’être dans cette ville !

Je suis partie de Tokyo en Shinkansen, jusqu’à Utsunomiya, puis j’ai pris le bus pour Mashiko avec 65 arrêts, pour enfin s’arrêter devant la belle gare de Mashiko. Après avoir mangé mon bento près de l’office de Tourisme de Mashiko. Me voilà partie avec ma valise, sous la pluie sans parapluie, en prenant la route principale, une quincaillerie m’a sauvé la vie, en vendant des parapluies transparents !

Direction la Galerie Toko où Euan CRAIG avait exposé l’année dernière. Une magnifique galerie qui expose des artistes que Maison Wabi-Sabi aime beaucoup énormément ou énormément beaucoup ! Avec jusqu’au 23 mars, une belle exposition qui se nomme “Made on Bornholm” avec les céramistes suivants : Ann-Charlotte Ohlsson, Anne Mette Hjortshøj et Shinsuke IWAMI.

La pluie a stoppé en début d’après-midi, la promenade dans la ville est très agréable et surtout très calme. Ce n’est pas encore la pleine saison et cela me convient très bien.

J’ai pu visité un four grimpant ou Noborigama ou four Dragon ou Climbing kiln, à vous de choisir. L’atelier de poterie Iwashita possède deux fours grimpants qui sont devenus populaires avant le mouvement Mingei (artisanat populaire) au Japon. Les fours sont les plus grands parmi ceux observés dans les régions situées au nord du Kantō. Il a été désigné bien culturel matériel par la ville de Mashiko en tant que plus ancien four grimpant de cette ville. Il est conservé avec d’anciens outils liés au four.

Muneaki IWASHITA, la 7ème et dernière génération, m’a fait visité son atelier, expliqué la terre et les couleurs de Mashiko, les fours à 8 et 10 chambres où jusqu’à 10 000 pièces pouvaient être cuites pendant une cuisson. Désormais ce type de cuisson fait partie d’évènements ponctuels à Mashiko pendant lesquels, les potiers environnants amènent leurs pièces à cuire. Impressionnante découverte !

Ma balade m’a amené à la galerie boutique Mingeiten, créée en 1952, 1er magasin spécialisé en céramique de Mashiko. Shōji HAMADA est à l’origine du nom du magasin. La fille du propriétaire m’a accueilli avec un thé et des gâteaux, on a discuté de la ville, de mon projet Maison Wabi-Sabi et de la céramique.

Hôtel : Kominka Furuki – Mashiko – Préfecture de Tochigi.

Mardi 14 Mars 2023

On continue la visite de Mashiko, par le Mashiko Museum of Ceramic Art / Ceramic Art Messe Mashiko avec les expositions : Molding & Carving (6 artistes), Hakoda Yukiko’s World of Dyeing and Weaving, L’histoire de Mashiko à travers la faïence et le grès (la poterie, ainsi que des matériaux historiques et des photographies) et les collections permanentes avec Yoshimichi GODA, Shōji HAMADA, Hiroya HIROSAKI, Shoji KAMODA, Ichiro KIMURA, Gen MURATA, Totaro SAKUMA, Hiroshi SETO, Tatsuzō SHIMAOKA, Koichi TAMURA, Mizuki YOSHIKAWA.

Ensuite en allant vers l’ancienne résidence de Shōji HAMADA, on passe par un porche qui présente les couleurs de Mashiko-yaki, sur des pots à eau traditionnels. 

En passant la porte Nagaya-mon, je découvre le four grimpant utilisé par Shōji HAMADA a été retiré de son emplacement d’origine et reconstruit ici à Ceramic Art Messe Mashiko. Ensuite cette belle maison au toit de chaume qu’habitait Shōji HAMADA est aujourd’hui ouverte au public et a été relocalisée ici après être devenue un bien culturel de Mashiko en 1989. La maison a été construite à l’origine dans la ville d’Ichikai à la fin de la période Edo, mais a ensuite été déplacée dans la ville de Motegi. En 1930, elle est devenue la première maison achetée par Shōji HAMADA et a été utilisée comme résidence pour sa famille, ses artisans et ses servantes. Le sol en terre a été reconstruit et utilisé comme l’une des premières poteries de Hamada. Plus tard, la maison a été utilisée non seulement comme résidence de Hamada, mais aussi comme lieu d’échanges culturels avec des visiteurs du monde entier.

Après cette superbe visite, un déjeuner s’imposait avec une version des Soba en dumplings (Soba Suiton) et un Mini Tororo rice (igname râpée versée sur du riz) et je suis également tombé sur un Tanuki géant, qui s’est bien éloigné de Shigaraki.

Rendez à 14h30 avec Tomoo HAMADA, au Shoji Hamada Memorial Mashiko Sankokan Museum, pour participer à une cérémonie de thé Sencha organisée par l’école Oda-ryu. Nous étions 10, dont le maître de thé Sencha, 2 élèves (un confirmé et une en formation) et les participants. Quelle expérience calme et inoubliable ! Merci beaucoup pour l’invitation.

Ensuite Tomoo HAMADA m’a fait visiter l’ensemble des bâtiments du Musée créé en 1977 par le potier Shōji HAMADA, en utilisant une partie de sa maison personnelle, afin de partager sa collection d’œuvres, qu’il avait rassemblé avec plaisir et comme référence personnelle pour sa poterie, dans l’espoir que le grand public puisse également y trouver une « référence » utile, née d’un mode de vie rural et sain, dans le riche environnement naturel du parc.

Ensuite nous visitons les tours de potier où Shōji HAMADA et son fils Shinsaku HAMADA réalisaient leurs créations, les 2 anciens fours grimpants et les bâtiments en pierre (rares au Japon) où sont exposer les collections. Pour finir, un petit tour à la boutique du musée car je voulais absolument le t-shirt Shōji HAMADA et un Soba-choko de la collection que Tomoo HAMADA a dessiné pour cette boutique.

Ensuite Tomoo HAMADA m’a fait visiter son atelier, accueilli par ses 2 chiens. Son atelier est calme, il fait bon, les 5 potiers qui travaillent avec lui sont à la tâche. Ils utilisent uniquement des tours en bois traditionnels, à pied. La vue sur l’extérieur, les outils à portée de mains, la concentration, pas de bruit électrique. Un réel plaisir de les regarder travailler ! puis Tomoo HAMADA s’assoit à son tour et tourne 2 Yunomi pour mon plus grand plaisir, vous imaginez !

Après un thé vert, on part visiter le four au sel et le four grimpant. C’est toujours impressionnant de découvrir la structure des fours en elle-même ainsi que le toit qui protège contre les intempéries. C’est de ce four à sel que les 3 céramiques de Tomoo HAMADA sont sorties (elles sont disponibles sur mon site). Merci beaucoup Tomoo HAMADA pour votre accueil et votre temps pour me recevoir dans votre atelier et pour la belle visite.

Hôtel : Kominka Furuki – Mashiko – Préfecture de Tochigi.

Mercredi 15 Mars 2023

De Mashiko, je suis allé à Ichinoseki, dans la préfecture d’Iwate, pour rendre visite à Yusuke HACHIYA, le PDG de Kyoya Somemonoten Inc. fondé en 1918. Maison de teinture : création des teintures, au design, jusqu’à la confection. Historiquement : dans la cité du château de Ichinoseki, ils dessinaient, teignaient la matière et cousaient les Kimono des Geisha et les costumes traditionnels pour les Matsuri. 

Justement en arrivant à la gare, il y a une vitrine avec 2 personnages folkloriques qui portent des costumes traditionnels réalisés par Kyoya. J’ai rencontré Yusuke à Paris, en 2019, dans le cadre d’un partenariat avec la préfecture d’Iwate et Paris KUMI, où j’étais invité en tant que consultant artisanat.

Yusuke m’a fait visiter sa fabrique en me montrant chaque étape de la confection. Sur la photo, les grands tissus suspendus seront au final des Tenugui. Après avoir été dans un four à vapeur, puis lavé, puis découpé. Toutes les couleurs sont créées sur place avec la plante indigo et des pigments naturels. Ensuite nous sommes allés à la 1ère boutique dans Ichinoseki, où vous pouvez retrouver toute la gamme de Kyoya. Ensuite nous avons visiter une fabrique de Sake avec un petit testing au top ! Sekinoichi Shuzo (世嬉の一酒造) brasse du Sake depuis 4 générations, depuis 1918.

Enfin, il m’a amené à Hiraizumi où il ouvrira le 15 avril 2023, une nouvelle boutique, avec Café et Artisanat traditionnel du Tōhoku. Le nom : “Ennichi Iwate” prend place dans une maison datant de 2 siècles, et restaurée intégralement. Le lieu veut être le point de lancement d’un village d’artisan. Des matsuri et des ateliers seront organisés. Félicitations à lui et à son équipe, le lieu est dingue ! 

Ma visite de Kyoya à Ichinoseki était parfaite, car je dormais à Hiraizumi dans une Minpaku (auberge chez l’habitant). Avant de me déposer à l’auberge, Yusuke m’a amené au temple bouddhiste de la secte Tendai : Bishamon-dō de Takkoku no Iwaya. Temple qui se déploie sous une haute falaise. Le bâtiment principal rouge vermillon, est construit directement dans la roche, dissimulant une caverne où sont enfouies des reliques sacrées. Takkoku a été fondée il y a plus de 1 200 ans, lorsque le commandant impérial Sakanoue no Tamuramaro a vaincu l’armée Emishi (le peuple indigène du nord du Japon) dans leur fief. Sakanoue commanda alors le temple, le dédiant à Bishamon, dieu de la guerre.

Le temple passa ensuite de main en main avant d’être détruit plusieurs fois, reconstruit en 1615, brûlé en 1946, puis reconstruit une dernière fois en 1961, sur le modèle du temple Kiyomizu-dera de Kyōto. Sur les 108 statues enregistrées de Bishamon inscrites ici lors de la fondation du temple, 33 survivent aujourd’hui, bien qu’elles ne soient exposées qu’à de rares occasions.

Hiraizumi est une des villes les plus importantes du Japon à la fin de l’époque de Heian, avec la ville impériale Heian-Kyō (794 et 1868) aujourd’hui appelée Kyōto. Yusuke m’a ensuite déposé à mon auberge : Minpaku Hiraizumi, tenue par Kuniko et Hideo YAMADA. Retraités et aubergistes depuis 10 ans, cette année. Omotenashi desu !

Hôtel : Minpaku Hiraizumi – Hiraizumi – Préfecture d’Iwate.

Jeudi 16 Mars 2023

Aujourd’hui, on part visiter le complexe du Chūson-ji, à Hiraizumi, préfecture d’Iwate. Plein de petits temples se visitent sur le parcours donc j’ai beaucoup de photos. Le Jizō au bonnet rouge a un visage apaisant et la lumière était très belle. Une scène de théâtre de Noh en extérieur et le sublime Konjikidō mais je n’ai que l’extérieur du bâtiment en photo.

Un peu d’histoire : Chūson-ji a été fondé en 850 par Jikaku Daishi, un moine associé au grand monastère Enryaku-ji (Ōtsu, Shiga préfecture), de la secte Tendai. Chūson-ji est le nom à la fois du complexe et de la salle principale du temple où se déroulent de nombreux services et rituels. Le hall principal a été reconstruit pour la dernière fois en 1909. L’image principale est Shaka Nyorai (bouddha historique).

Le Konjikidō (interdit de prendre des photos, mais il est sublime) La petite salle avec la statue dorée de Amida Nyorai (le bouddha de la lumière infinie) et, à l’exception du toit, est recouverte de feuilles d’or à l’intérieur comme à l’extérieur. Il fut la 1ère structure désignée trésor national japonais. Il a été achevé en 1124 et est la seule structure du 12ème siècle à avoir survécu dans sa forme originale à Chūson-ji.

L’importance des trésors de Chūson-ji est qu’ils forment une collection intégrée de nombreux métiers différents, y compris le travail de la laque, le travail du bois, le travail du métal, la teinture et la calligraphie, qui représentent l’apogée de l’art bouddhiste de la période Heian dans l’est du Japon.

Il a été désigné site historique spécial en 1979 et en juin 2011, il a été classé au patrimoine mondial de l’UNESCO dans le cadre des “monuments et sites historiques de Hiraizumi“. Après le temple, je suis allé voir la Galerie Boutique “Sekimiya“, car Yūichi YUKINOURA exposait des pièces de sa réalisation.

L’après midi, je suis allé rendre visite à Kaito KIKUCHI de l’entreprise Oitomi, fabricant de Théière en fonte (émaillée à l’intérieur), de Bouilloire en fonte (non-émaillé à l’intérieur) et d’autres accessoires en fonte, depuis 1848. J’ai rencontré Kaito à Paris, en 2019, dans le cadre d’un partenariat avec la préfecture d’Iwate et Paris KUMI, où j’étais invité en tant que consultant artisanat. 

Lui et sa femme m’ont fait visiter la fonderie et expliquer les techniques de fabrication de la matière première, la fabrication des moules en sable noir compressé à partir des plaques à empreintes, du ponçage pour les finitions, de la cuisson à 900 degrés environ pour éviter la rouille, et des décors à partir d’Urushi (laque). Un procédé très long et très physique pour obtenir cette qualité.

La ferronnerie “Ōshū-Mizusawa” Nambu remonte à 950 ans en arrière, lorsque le fondateur du temple Chūson-ji a invité des fondeurs de la préfecture de Shiga à fabriquer des autels bouddhistes. En 1959, la ferronnerie de Morioka dans la partie nord de la préfecture d’Iwate et celle de “Ōshū-Mizusawa” dans la partie sud de la préfecture ont été unifiées pour créer la marque “Ferronnerie Nambu”, qui s’est développée jusqu’à présent.

Oitomi a été fondée en 1848 sous le nom de Hoshodo dans l’actuel district de Mizusawa-hada, ville d’Ōshū, préfecture d’Iwate, au Japon par notre première génération nommée Oikawa Rigenta, qui est devenue l’artisan des bouilloires à thé du clan Date parrainé par le domaine de Date. L’histoire d’Oitomi, qui a commencé avec la cérémonie du thé, se transmet depuis plus de 170 ans.

La Bouilloire Gundam était un essai de Kaito et la Bouilloire “Nanbu Tekki Godzilla” a été créé en 65 exemplaires pour fêter le 65ème anniversaire de la naissance de Godzilla et le 65ème anniversaire de vie d’acteur d’Akira TAKARADA (acteur dans le 1er Godzilla).

Hôtel : Minpaku Hiraizumi – Hiraizumi – Préfecture d’Iwate.

Vendredi 17 Mars 2023

Il est temps de dire au revoir à Kuniko et Hideo YAMADA, les aubergistes de la Minpaku Hiraizumi. Quel bonheur d’être reçu chez eux, confort et hospitalité avec un grand sourire et du partage. Arigatō gozaimashita ! Omotenashi : expression japonaise qui décrit les concepts d’hospitalité ainsi que la pleine conscience. Le terme s’est notamment développé autour des rôles de l’hôte lors d’une cérémonie du thé japonaise. Cela ne s’exprime ni par des gestes, ni par des mots. L’omotenashi va au-delà d’un service irréprochable ; il s’agit de la capacité à anticiper les besoins d’un invité avant même qu’il en soit conscient.

Je suis bien arrivé à Morioka, dans la préfecture d’Iwate. Il faut beau et frais. Le Mont Iwate 岩手山 ressemble tellement au Fujisan. La ville est compacte. Mon hôtel offre une belle vue sur les toits des bâtiments de la ville. Un effet “Blade Runner” que j’adore dans les villes japonaises.

J’ai rendez-vous avec Yūichi YUKINOURA, dans sa maison eu haut de la colline, avec un jardin adjacent et des ruches. Il est un peu excentré de la ville car il cuit au gaz. La vue sur le Mont Iwate et sur le petit lac est très agréable. Quel plaisir de le rencontrer en chair et en os. Il travaille avec sa femme dans son atelier qui est bien dense. Une pièce avec les fours, une pièce pour la création avec tous les moules en plâtre qu’il utilise et enfin une pièce avec son stock.

Cela m’a permis de découvrir les autres couleurs, toutes les formes, les autres styles qu’il crée. Tout comme le tournage, le travail à la plaque et l’estampage sont très rigoureux. Ses formes font références à la nature d’Iwate, les fleurs et les animaux.

Hôtel : Hôtel Daiwa Roynet – Morioka – Préfecture d’Iwate.

Samedi 18 Mars 2023

Un matin superbe et frais à Morioka, dans la préfecture d’Iwate. En allant visitant une galerie, je croise le Mont Iwate, dans toute sa beauté enneigée. Ce contraste avec les bâtiments modernes représente bien le japon, le lien entre la nature et la modernité.

La galerie Kogensya Morioka est spécialisée dans les produits artisanaux traditionnels tels que la ferronnerie Nambu et la laque Urushi car ils sont fabriquant également. Des spécialités de la préfecture d’Iwate mais également des produits artisanaux de tout le Japon : verrerie d’Okinawa, céramiques de Shusai-gama de la préfecture de Shimane, des artistes du Japon dans le style Mingei que j’aime beaucoup et des tissus. Kogensya est un endroit populaire à visiter pour les passionnés de Kenji MIYAZAWA 宮沢 賢治.

Me voilà parti dans mon Shinkansen Rose en direction de Kakunodate dans la préfecture d’Akita, la voisine d’Iwate. Beaucoup plus de neige à mon arrivé à la gare car la ville est plus petite et en pleine en nature. C’est cool de voir la neige au Japon ! Cela me rappel mon premier voyage en 2008 !

C’est Aoi WATANABE qui est venue me chercher, la 2ème génération du four Wahee-gama, le type de céramique se nomme Shiraiwa-yaki. Sa particularité est ce bleu Namako-yū, bleu concombre de mer ! Tellement content d’enfin la rencontrer et de lui parler. Nous voilà parti en voiture jusqu’à la petite ville de Semboku où elle vit près de son père et sa mère, eux-mêmes céramistes.

On a commencé la visite par son atelier baigné de lumière, il fait bon et c’est tellement calme. Dans la pièce à côté, le four au kérosène où elle réalise presque toutes les cuissons pour la famille. Au dessus des fours, il y a toujours un petit autel shintoïste pour remercier les Kami.

La visite se continue avec l’atelier de Toshiharu WATANABE, le père de Aoi WATANABE. Il est baigné de lumière, il fait bon et c’est calme avec le four Noborigama endormi juste à côté. Toshiharu l’a construit en 8 années sur le modèle de celui de Shōji HAMADA. Il est parti d’une butte de terre, puis le four et le bâtiment en bois tout autour, car il neige beaucoup dans cette région donc il doit être à l’abris des intempéries. Il m’a montré les photos prises de Shōji HAMADA, et les photos de toutes les étapes de la construction du four.

C’est toujours impressionnant de voir un four Noborigama avec 4 chambres et avec la photo prise d’en haut, on voit bien la hauteur du four. De l’extérieur, le bâtiment ressemble à une maison d’habitation … mais pour un four ! Avec toujours au dessus un petit autel shintoïste pour remercier les Kami.

On termine la visite du four Wahee-gama avec Aoi et Toshiharu WATANABE. Ils présentent leurs créations dans une galerie adjacente à l’atelier d’Aoi. On y retrouve tous les Utsuwa, les Vases, les Tsubo, les Sculptures de Toshiharu (personnages avec un masque de cochon, toujours avec cette glaçure Concombre de mer : Namako-yū, avec toutes les variations de ce bleu, vraiment superbes.

Merci beaucoup à eux deux pour leur accueil, le thé, le Wagashi, nos discussions très intéressantes sur les coutumes et les utilisations françaises des céramiques japonaises et voir les photos du four il y a 40 ans. Aoi m’a raccompagné à la gare de Kakunodate en passant en voiture par le splendide quartier historique composé de maisons de samouraï baptisées Bukeyashiki car Kakunodate est une ancienne cité féodale. Au printemps, les allées sont magnifiées par la floraison des nombreux cerisiers pleureurs.

Hôtel : Hôtel Daiwa Roynet – Morioka – Préfecture d’Iwate.

Dimanche 19 Mars 2023

Et voilà, je quitte Morioka, dans la préfecture d’Iwate, assez tôt le matin mais le soleil est là et le Tōhoku me reverra, c’est certain. Il y a tellement à découvrir en céramique dans cette belle région. Mon premier Shinkansen est pour Tokyo et le suivant est pour Nagoya car j’ai rendez-vous avec Miki et son mari pour visiter le Parc “Expo 2005 Aichi Commemorative Parc” (Moricoro Park).

Le Studio Ghibli (à prononcer Studio Djibouli) construit un parc Ghibli, dans ce parc, qui représente l’univers du Studio, à Nagakute, Préfecture d’Aichi. En totale symbiose avec la forêt environnante, il est construit sur et dans l’enceinte du parc Moricoro. Il n’y a pas de grandes attractions ou de manèges. La première phase de construction (les 3 logos) comprend le “Ghibli’s Grand Warehouse,” “Hill of Youth,” and “Dondoko Forest.” Vous pouvez retrouver chaque détail du Parc Ghibli en allant faire un tour sur le site. Si vous aimez comme moi l’univers du studio, allez-y, promenez-vous, sentez le vent et découvrez les merveilles.

On continue la visite par le “Ghibli’s Grand Warehouse”, une promenade où on retrouve, dans une réserve, les éléments du décor des différents films du studio. Il y a partout des éléments à voir, visiter, prendre en photo, c’est vraiment très bien fait. 

Miki et son mari dans un fauteuil Tororo et le chat bus dans une salle avec toutes les éditions papiers, des films Ghibli, sortis dans le monde. Une salle avec tous les DVD sortis dans le monde entier, avec les affiches des films. Les personnages en grandeur nature avec qui vous pouvez vous prendre en photo. La boutique avec des exclusivités que vous pouvez acheter uniquement dans ce parc.

On termine la visite dans le “Ghibli’s Grand Warehouse“, et dans l’immense parc d’Aichi pour trouver la maison de Totoro. Les éléments du décor des différents films du studio. Il y a partout des éléments à voir, visiter, prendre en photo. Les personnages en grandeur nature avec qui vous pouvez vous prendre en photo. Une promenade super agréable, un après-midi est suffisant pour réaliser la visite.

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn Nagoya Shinkansenguchi – Nagoya – Préfecture d’Aichi.

Lundi 20 Mars 2023

En route pour Inuyama, dans la préfecture d’Aichi, au nord de Nagoya, pour visiter la ville et son Honmachi, le château et un jardin qui me tient très à coeur. En arrivant à la gare, le temps est beau et chaud. Je me dirige à pied vers la Honmachi. Un peu d’explication : Le district du Honmachi comprend : Honmachi Supérieur (Kami Honmachi), Honmachi du milieu (Naka Honmachi) et Honmachi Inférieur (Shimo Honmachi). Le quartier de Naka Honmachi se trouve au centre de la rue et avec ses nombreuses boutiques de vêtements, brasseries de sake et autres magasins qui s’alignent à cet endroit, il donne vie à la rue face au château d’Inuyama. Dans la district supérieur du Honmachi (Kami Honmachi), il y avait de nombreux comptoirs commerciaux et panneaux d’affichage apportant toutes sortes d’annonces et d’avis aux citoyens. En 1732, une tour de guet pour les incendies a également été établie.

Inuyama c’est aussi inuyama-yaki qui fait parti des 100 Fours Japonais dont j’avais fait les recherches. Une Boutique/Galerie Inuyama-yaki se trouve sur le Honmachi. Quel plaisir de voir et de toucher cette belle céramique ! Au bout de la rue, le sanctuaire Sanko Inari avec les Ema en forme de coeur et avant le château, le Sanctuaire Haritsuna établie depuis 1000 ans. J’adore ramené des “Ema” de mes voyages au Japon.

La suite de la matinée se passe au Château d’Inuyama (Hakutei). C’est le plus vieux château debout du Japon. Il a été construit en 1537 par un oncle de Nobunaga ODA. Le château a été désigné trésor national dès 1935 selon la loi de conservation des trésors nationaux. Il a été renouvelé dans ce statut en 1952 avec la loi de conservation des trésors culturels. La ville d’Inuyama en a la charge. Elle effectue aussi les réparations et rénovations afin que le château puisse être transmis tel quel aux générations futures.

La visite se poursuit au Jardin Urakuen, près de l’Hôtel Indigo, à Inuyama, dans la préfecture d’Aichi. Cette ville possède deux trésors nationaux, autrefois propriété de deux frères de deux mondes différents. 

Il n’y a pas seulement le Jō-an qui est l’inspiration du logo de Maison Wabi-Sabi. Il y aussi l’important bien culturel Shoden-in, la Maison de thé Gen-an reconstruit à partir d’anciens dessins et la Maison de thé Ko-an qui a été récemment construit pour organiser des cérémonies du thé dans le jardin. Le bassin d’eau en pierre de la Maison de thé Ko-an (un élément classique des jardins japonais) est un Suikinkutsu, qui produit un son élégant lorsque l’eau s’égoutte dans une jarre souterraine en terre cuite. L’écoute de ce son distinctif est un autre aspect agréable du jardin.

Enfin, je découvre la Maison de thé Jō-an 如庵 dans le jardin Urakuen 有楽苑. Ce joli jardin installé sur le domaine du “Meitetsu Inuyama Hotel” abrite l’une des plus belles maisons de thé du Japon, classée Trésor national. Elle fut construite en 1618 à Kyōto, sur le terrain du Kennin-ji, par le maître de thé Nagamasu ODA (dit Urakusai), frère cadet de Nobunaga ODA, l’un des “trois héros” nationaux. Elle fut déplacée à Inuyama en 1972. Il a été transféré à Tokyo et plus tard à Kanagawa avant de finalement arriver à Inuyama en 1972, où elle est devenue une partie des jardins d’Urakuen, à l’est du château du trésor.

Le petit salon de thé a été désigné trésor national en 1951 et est l’un des trois meilleurs salons de thé du Japon. Simple dans sa conception conformément aux règles de la cérémonie du thé, il a un toit bas coiffé de bardeaux de bois recouvrant des murs légèrement jaunis d’acacia et de treillis de bambou recouverts d’argile. 

Les samouraïs enlevaient leurs sabres et les laissaient sur le râtelier à l’extérieur. (Les sabres Wakizashi plus courts seraient portées à tout moment.) En rampant dans la pièce principale à travers le Nijiriguchi, une petite porte pour leur rappeler qu’ils entrent dans un monde plus simple. Ils s’asseyaient ensuite sur leurs jambes repliées dans le salon de thé nu mesurant seulement deux tatamis et demi. Pendant ce temps, le maître préparait le thé dans la salle Mizuya aux trois tapis. Un bel exemple d’un type particulier de fenêtre, connu sous le nom d’Uraku-mado, avec un « tapis » de bambou étroitement ajusté. Cette maison de thé est simple, sobre et humble. L’envie de découvrir le moindre recoin des pièces, de l’architecture et du jardin attenant. Quel plaisir de la découvrir enfin !

Ma journée se termine sur la visite d’un potier qui réalise la céramique d’Inuyama ou Inuyama-yaki. Quand je faisais mes recherches sur les 100 Fours Japonais. Inuyama-yaki de la préfecture d’Aichi était le 22ème Four. Sur le net, pour illustrer cette Céramique, j’ai trouvé une photo de 5 petites assiettes avec sur le recto : les Sakura d’un côté et les Momiji de l’autre côté.

À la fin de la visite du jardin Urakuen, j’ai demandé s’il connaissait un potier spécialisé en Inuyama-yaki, un charmant vieux monsieur m’a indiqué le lieu et le nom de ce potier. Me voilà parti, à pied, en sifflotant, tranquillement au soleil. En arrivant, je vois le panneau qui indique le nom de l’atelier, avec les 5 petites assiettes en image sur le panneau. Agréable surprise ! J’ai donc découvert l’Atelier/Galerie Inuyama-yaki Honkamamoto 犬山焼本窯元 de Sakujūrō OZEKI 尾関作十郎 et surtout la beauté des céramiques.

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn Nagoya Shinkansenguchi – Nagoya – Préfecture d’Aichi.

Mardi 21 Mars 2023

Je pars à Seto dans la préfecture d’Aichi, 1er des 6 anciens fours japonais ou Rokkoyō en japonais que nous allons visiter. Me voilà en route pour la station Owari Seto, puis avec un bus pour le quartier de Akazucho, connu pour regrouper beaucoup de potiers de Seto.

J’ai rendez-vous avec Makoto YAMAGUCHI, la 6ème génération. Un rêve de le rencontrer en chair et en os. Son travail est puissant dans les couleurs, les sculptures, ses Chawan et les objets pour le Sake sont incroyables. Il m’a fait visiter son atelier, ses différents fours, les céramiques sèchent dehors au grand air, d’autres sont posées ici et là dans l’attente de son propriétaire. Un réel plaisir pour les yeux.

Sa famille fabrique de la poterie depuis la fin de la période Edo (il y a environ 150 ans). Gardant les traditions héritées des ancêtres, il arrive à trouver une voie moderne dans son travail. Sa spécialité est principalement l’Oribe, qui est connue pour sa belle glaçure verte et bleue.

Seto-yaki 瀬戸焼 a été créée par Shirōzaemon KATO, plus connu sous le nom Tōshirō. Il a appris les techniques de poterie en Chine pendant la période Kamakura (1185-1333) et a démarré un four à Seto. Cependant, il existe des vestiges de fours antérieurs de la période Heian (794-1192). Seto est la seule zone à produire de la poterie émaillée connue sous le nom de Koseto. La production de poterie a commencé autour de la fin de la période Edo (1603-1867). Divers types de poteries ont été produits, faisant de Seto l’une des principales régions productrices de céramique au Japon. La ville de Seto a été un lieu important de la poterie et de la culture japonaise. Comme le prouve le mot commun pour la céramique japonaise : Setomono.

La chance est avec moi, quand YAMAGUCHI san me dit que Teppei TERADA est son voisin et ami. Je savais qu’il habitait dans ce quartier mais je ne l’avais pas contacté par manque de temps. C’est alors que YAMAGUCHI san l’appel et me propose de le rencontrer dans son atelier. Nous voilà parti derrière la maison de YAMAGUCHI san, on enjambe un muret et nous voici chez TERADA san.

Teppei TERADA de Bizan Pottery est issu d’une famille d’artistes potiers. Il est devenu artiste potier professionnel à Seto. C’est la 5ème génération de la famille de potiers reconnue qui a su conserver une tradition héritée d’il y a 100 ans. Les belles couleurs de glaçure et les décors sont ses spécialités. De forme légère et simple, ses pièces sont faciles à manipuler et s’accordent facilement avec le quotidien. Un rêve de le rencontrer en chair et en os car j’ai déjà 2 céramiques de lui, dans ma collection. Il m’a fait visiter son atelier, ses différents fours et son très grand atelier.

Après ces 2 supers rencontres, ils m’ont déposé en voiture au “Aichi Prefectural Ceramic Museum“. Le musée référence de la Céramique de la préfecture d’Aichi. Justement elle est l’une des principaux lieux de l’industrie de la poterie, et certains sites d’anciens fours bien connus tels que Sanage, Seto, Atsumi et Tokoname s’y trouvent.

Le Musée préfectoral de la céramique d’Aichi a été fondé en 1978, l’année du centenaire de la préfecture, sur une colline de la ville de Seto. Le musée possède une riche collection d’œuvres de poterie du monde entier et organise 5 expositions spéciales chaque année. Les photos sélectionnées dans ce post sont les mieux éclairées car les céramiques sont derrière une vitre et ce n’est pas évident de les photographier.

Tout en collectant, préservant et exposant des documents précieux liés à l’art, à l’histoire et à l’industrie de la céramique, le Musée préfectoral de la céramique d’Aichi (anciennement appelé Aichi-ken Toji Shiryokan) mène des recherches afin de diffuser et de développer la culture de la céramique et de promouvoir l’industrie de la poterie.

Le musée est l’un des plus grands au Japon spécialisé dans la céramique, supervisant une collection de quelque 7 020 pièces en céramique (2015), y compris la porcelaine chinoise et coréenne, la poterie islamique, et bien sûr la céramique japonaise, la poterie du pré-âges modernes et modernes, et céramiques industrielles. J’y suis resté 3 heures, tellement de pièces magnifiques et c’est passionnant de voir une aussi importante collection.

Couvrant un immense terrain se dresse le bâtiment principal du musée avec des galeries d’exposition, le Ceramic Craft Studio, et la maison de thé “Tosui-an”. Allez le visiter avec le 19 juin 2023, le musée sera fermé pour rénovation jusqu’au 31 mars 2025.

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn Nagoya Shinkansenguchi – Nagoya – Préfecture d’Aichi.

Mercredi 22 Mars 2023

On part à Tajimi pour rencontrer le passionné et passionnant Masahiko ANDO. Découvert en 2020 sur Instagram, on se rencontre enfin, après moult re-programmation de rendez-vous ! Un soleil magnifique à l’arrivée à la gare de Tajimi, préfecture de Gifu, berceau de Mino-yaki, où ANDO san m’attend avec sa voiture. Nous voilà partis en direction de sa maison dans les montagnes de Tajimi.

ANDO san me fait visiter son atelier, ses 5 fours et son Noborigama à 2 chambres qu’il allume 1 à 2 fois par an. Il est tellement passionné par les formes de céramiques Oribe qu’il a créé plus de 600 modèles différents. Les gens disent qu’il est fou. Il est juste passionné et passionnant et respect les traditions de sa région.

La céramique de Mino est tellement ancienne qu’il trouve des Monohara (ancien emplacement où les potiers jetaient les pièces cassées après les cuissons). Il a une collection de tessons impressionnante chez lui. Son père et son grand père étaient antiquaire. Il m’a montré 2 anciennes pièces magnifiques dont une réparée au Kintsugi. Merci beaucoup pour les Yakisoba préparés dans les céramiques de l’artiste, par sa femme.

ANDO san m’a amené voir le site Oribe no Sato Kōen qui présente les vestiges du four Motoyashiki, un site historique désigné au niveau national dont les vestiges sont les plus anciens du genre à être découverts dans cette zone de poterie. L’Ogama Kiln ou Large four a été reconstruit par le père de Teppei TERADA en 2002. Teppei TERADA faisait parti de l’équipe pour sa reconstruction. Situé dans le sud-est de la préfecture de Gifu, se trouve la ville de Toki. Pendant la période Azuchi Momoyama (1568-1600), la région était l’une des plus grandes zones de production de céramique du pays (j’aime beaucoup cette période pour la céramique).

Mino-yaki sont des céramiques faites principalement à l’est de la préfecture de Gifu dans les villes de Tajimi, Toki, Mizunami, et Kani. Actuellement, Mino-yaki représente environ 50% de la production totale de céramique du Japon (industriel). Il y a environ 1000 potiers à Tajimi.

Avant la 1ère Guerre mondiale, les pays européens exportaient de la vaisselle partout dans le monde. Ils sont devenus incapables de fabriquer ces produits en raison de la guerre, conduisant à la croissance des exportations japonaises. La région de Tono (sud-est de Gifu) détient la plus grande part du Japon en matière de production de céramique.

On termine cette journée à Tajimi, avec ANDO san et sa femme. Nous partons sur Honmachi Oribe Dori pour visiter le magasin Oribe Utsuwatei 織部うつわ邸. Le lieu est magnifique et la sélection est très pointue pour cette boutique.

ANDO san disparaît quelque temps et revient avec des Gohei Mochi. Ce plat de Gifu est né lorsque les gens qui travaillaient dans les montagnes collaient du riz sur des morceaux de bois, les faisaient griller et les mangeaient avec du miso, en buvant du Sake. Ils sont faits pour remercier les dieux après la récolte en automne. De plus, ils sont fabriqués lorsque tous les membres de la famille se réunissent ou lorsque des invités sont présents. Délicieux !

Ensuite, nous sommes partis au Ceramics Park Mino pour le Museum of Modern Ceramic et son exposition : “Compétence transcendantale, vers l’avenir ! Meiji Kōgei et son ADN“, c’est à dire des artistes / artisans actuelles réalisants des pièces d’exceptions. Dans la boutique du Musée, il faisait bien la différence entre les “company” (production industrielle) et l’artisanat local. Pour finir, ils m’ont déposé au Mino Ceramic Art Museum pour l’exposition permanente de Mino-yaki et pour l’exposition temporaire “World of Meiji Nishiura Pottery“. Il était 16h30 et normalement, le musée n’accepte plus les entrées mais j’ai eu la chance de faire la visite avec le directeur du Musée.

Hôtel : Hotel Route-Inn Tajimi InterTajimi – Préfecture de Gifu.

Jeudi 23 Mars 2023

Le Totem des 6 anciens fours japonais : Nihon Rokkoyō. Voici celui de Seto-yaki qui est situé près du musée Seto-gura, à Seto, dans la préfecture d’Aichi.

Me voilà parti pour visiter le Musée Seto-gura. Un musée pour découvrir l’histoire de la poterie et voir les étapes de production. Une sorte de grand atelier de poterie appelée Moro, des fours à charbon et des cheminées sont reproduits pour montrer l’histoire, la culture et les traditions de Seto, une ville dynamique à l’ère de la production de masse de Seto-yaki. Les Salles d’exposition présentent les outils de production et les machines pour chaque processus de fabrication : du travail manuel à la mécanisation. C’est tellement détaillé et bien expliqué que même un novice comprendra les procédés de fabrication.

L’histoire de Seto-yaki : du Kofun 古墳 – à la Période Edo. Du four de Sanage (mère de la vaisselle de Seto) à l’époque Kofun (environ 1600 ans), et les changements de la vaisselle de Seto : de la période Heian (environ 1000 ans), à la période d’Edo (environ 150 ans).

À l’étage du musée, la Bibliothèque de Seto-yaki vues par des pièces en céramique : dans des tiroirs sont présentées des pièces de céramique extraites des ruines du four de la ville de Seto du 10ème au 20ème siècle. L’histoire de Seto-yaki : période Meiji aux temps modernes. Pendant la période Meiji, en plus des produits conventionnels, des produits d’outre-mer et des produits industriels ont également été ajoutés, élargissant le domaine du Yakimono zukuri. La poterie de la période Meiji à la période Heisei est exposée en 5 thèmes, tels que les ustensiles de cuisine et de boisson, les ornements de meubles, les produits industriels, la poterie de guerre et les nouveautés.

Me revoilà parti pour visiter un autre musée, celui-ci est dédié au Sometsuke, le “Seto Blue and White Ceramics center“. Très petit mais très intéressant ! Il a été fondé le 15 avril 2000. L’objectif de ce centre est de conserver et de perpétuer la technique « Seto-Sometsuke » en formant des potiers avec cette technique de poterie traditionnelle. Les ateliers sont visibles dans le silence ! Des expositions permanentes et saisonnières sont organisées. De plus, le seul four ancien de la ville : Kogama : un four grimpant classé bien culturel par la ville, est préservé et ouvert au public.

Sometsuke : à l’origine un mot de la terminologie de la teinture et du tissage. En termes de poterie : Sometsuke signifie qu’il est dessiné sur la poterie sous émaillée de porcelaine avec l’application de pigments bleus, y compris l’oxyde de cobalt.

Un lieu emblématique de Seto, que l’on retrouve sur internet : c’est le Kamagaki-no-komichi. Sur ce lieu, se situe le Kamagaki-no-komichi Museum, c’est en fait la maison d’un potier construite à l’ère Meiji qui est restaurée et utilisée comme musée. Des outils pour la fabrication de la céramique et les produits fabriqués à l’ère Meiji sont exposés. La dame, qui est en charge du musée, est adorable !

“Kamagaki” est appelé un mur ou un mur de pierre construit en empilant les outils des fours. C’est une ruelle avec de nombreuses pentes étroites et sinueuses d’environ 400 mètres. Il existe de nombreuses poteries et galeries dans les environs pour profiter de l’atmosphère de la ville de Seto.

Ces murs attirent l’attention avec leurs motifs magnifiquement disposés, mais dans le passé, ils n’étaient pas disposés activement à la recherche de la « beauté ». Ils ont été créés en remplacement de mur de pierre car il était difficile d’éliminer les déchets générés lors du processus de production des fours grimpants situés dans toute la ville de Seto. Il s’agissait d’un recyclage pratique.

Cependant, lorsque Sōetsu Yanagi (Mingei Undō ou Mouvement d’art populaire) a visité cette région, il a dit : “Les murs fabriqués avec les fours sont magnifiques. Vous devriez en prendre soin.” Il a donc lancé une campagne de sensibilisation pour protéger ces murs. Aujourd’hui, grâce aux efforts des volontaires locaux, dont le propriétaire du four principal, toute la ville est progressivement venue les protéger.

On continue la visite de Seto et de ces musées. The Seto Mingei Pottery Museum présente du point de vue des fabricants, les ustensiles quotidiens cuits depuis la fin de la période Edo à Seto, en particulier la région de Hora où se trouve le four Hongyogama.

“Hongyo” fait référence à la poterie qui a été fabriquée depuis le début dans la ville de Seto, connue pour Seto-yaki. Le four Noborigama du musée avait 13 chambres de cuisson, ils ont gardé 4 chambres pour le Musée. il n’a pas été utilisé depuis 44 ans. Les fours étaient hauts et larges car les céramiques étaient mises dans des Cazettes pour cuire sans subir le feu directement sur les pièces.

Le monde de la production de poterie a été fortement influencé par les changements de goût et de technologie au fil des générations. Cependant, des matières premières aux méthodes de cuisson, l’approche créative de la 6ème génération Mizuno Hanijirō, du four Hongyogama, est restée constante. Sa rencontre en 1958 avec le mouvement Mingei contribua à renforcer sa détermination.

Aujourd’hui, hérité par Hanjirō VII et Hanjirō VIII, le même esprit vit dans la poterie du four Hongyogama. Le nom “Hanjirō Mizuno” a été transmis de génération en génération, et il continu à créer de la poterie fonctionnelle tout en préservant le système traditionnel de division du travail. J’ai donc rencontré la 8ème génération Hanjirō Mizuno du Four Hongyogama. Merci beaucoup pour leur accueil.

Hôtel : Hotel Route-Inn Tajimi InterTajimi – Préfecture de Gifu.

Vendredi 24 Mars 2023

Je restes tranquille à l’hôtel pour avancer sur les post car je suis un peu en retard. Finaliser des commandes pour la Collection NATSU 2023 et faire un point sur le Ceramic Tour à mi-parcours. Pour l’instant le tour se passe comme prévu et les rencontres sont vraiment incroyables. Je continue mon apprentissage de la céramique et cela fait beaucoup de bien. (Les photos sont un peu conceptuelles 😆)

Hôtel : Hotel Route-Inn Tajimi InterTajimi – Préfecture de Gifu.

Samedi 25 Mars 2023

Le Totem des 6 anciens fours japonais : Nihon Rokkoyō. Voici celui de Tokoname-yaki qui est situé près de l’office du tourisme, à Tokoname, dans la préfecture d’Aichi.

Ce matin, je suis parti à la rencontre de Motoyuki TONOIKE, céramiste de Tokoname, au sud de la préfecture d’Aichi. Son atelier est à côté de la mer. Il le partage avec une céramiste avec qui il était à l’école d’art de Tokoname, Kagami TSUBURA. Il est diplômé de la Tokoname Tounomori Ceramic Art Institute depuis 2019.

J’ai découvert TONOIKE san sur Instagram. Il travaille avec de la terre locale et brute, il s’amuse avec les cendres naturelles et la variété des tons de glaçure sont très intéressantes. Toutes les œuvres sont uniques et teintées de chaleur, proche de la nature.

Les amoureux des chats et ceux qui s’intéressent à la poterie apprécieront particulièrement la ville de Tokoname. Tokoname est connu pour ses Maneki-neko en céramique. Le Maneki-neko est une statue de “chat qui fait signe” qui représente l’accueil de la bonne fortune et/ou de la chance, et sont souvent en décoration dans les lieux d’affaires. Tokoname est l’un des principaux producteurs de Maneki-neko en céramique.

La rue Tokoname “Maneki-Neko Street“, vous aurez droit à toutes sortes de statues décorant la rue. La rue commence autour de la gare de Tokoname et va jusqu’au Tokoname City Ceramic Hall. 39 chats en céramique différents placés sur un mur de béton. Chaque chat en céramique est une interprétation différente et unique du Maneki-neko, et ne ressemble pas nécessairement à la version traditionnelle. Ces chats ont été créés par différents artistes et artisans, et tous ont leur propre signification derrière eux. Vous pouvez vous procurer une brochure contenant chacune des significations individuelles, à la station Tokoname.

Tokoname possède également une grande tête de Maneki-neko qui est nommée “Tokonyan” par les habitants de la ville. “Nyan” est le son qu’un chat fait en japonais, un peu comme “Meow” en anglais ou le “Miaou” en français, d’où le nom Tokonyan pour le célèbre monument de Tokoname. Vous pouvez même voir des chats regarder Tokonyan !

Tokoname Pottery Path” ou “Yakimono Sanpomichi” ou “Chemin de la poterie”. C’est une promenade qui visite les différents points d’intérêt de Tokoname depuis 1972. Ce chemin est rempli de vieilles maisons traditionnelles, d’ateliers et de bâtiments d’époque. Il est resté inchangé en gardant son atmosphère de ville de poterie. Tokoname était déjà connue comme ville de poterie à la fin du 12ème siècle.

Les fours de Tokoname seraient les plus grands et les plus anciens de tous. Tokoname a profité de sa proximité avec la mer et a étendu son marché à tout le Japon en utilisant des bateaux. Une grande quantité d’anciennes poteries a été trouvée dans de nombreux endroits au Japon. Au début des années 1800. Elle s’est développée avec la production d’articles pour le thé comme les fameuses théières de couleur rouge. La production de Tuyaux, de Bols et de Bocaux en céramique a fait la prospérité de la ville. Dans les années 1900, la production de masse a été introduite, ce qui a vu la mise en place de systèmes de production et l’amélioration des fours.

De nos jours, une large gamme de céramiques allant des carreaux de construction et des articles sanitaires, à la vaisselle, aux vases et à la poterie d’art est produite. Cette région a prospéré en tant que centre de l’industrie de la céramique au début et au milieu des années 1900. Quelques usines et ateliers de potiers sont encore en activité, mais leur nombre a diminué par rapport à son apogée.

Le Tōei-gama 陶栄窯 est un Noborigama ou Four grimpant de Tokoname (bien culturel populaire national important). Ce four a été construit en 1887 par 33 partenaires commerciaux en céramique et utilisé jusqu’en janvier 1974. Il dispose de huit chambres de cuisson inclinées à 17°, c’est l’un des plus grands fours grimpants du Japon. Les dix cheminées des deux extrémités sont hautes, et une cheminée centrale est plus basse parce que les gaz brûlés traversaient uniformément les 8 chambres de cuisson. Au début, il utilisait comme bois de chauffage : le pin et les aiguilles de pin, mais vers la fin de la période Meiji (1867-1912), il a été amélioré pour devenir un four grimpant au charbon et au bois. Par la suite, par propagation du four à charbon, sur environ 60 fours grimpants qui fonctionnaient autrefois ici, il ne reste que ce four grimpant. Il a été désigné bien culturel national important (1982), patrimoine de la modernisation industrielle (2007). Il est conservé et préservé dans cet état.

Le célèbre Dokanzaka, un court sentier “carrelé”, escarpé et bordé de murs de tuyaux en terre cuite de l’ère Meiji (1868-1912) et des pots en argile utilisés au siècle dernier pour contenir du Shochu distillé.

La résidence familiale Takeda est une maison de marchand préservée de la période Edo. L’entreprise familiale était impliquée dans le commerce maritime vers Edo (Tokyo). Shōkuro TAKEDA est le fondateur d’Arimatsu Shibori. Le bâtiment a été construit dans le style Shoin-zukuri 書院造, l’un des styles architecturaux résidentiels les plus importants du Japon avec une construction murale solide et des panneaux coulissants.

Les navires en bois immatriculés de la société, connus sous le nom de Bishu-Kaisen, chargeaient du riz de Kuwana ou de Yokkaichi, et de la céramique de Tokoname pour le voyage vers Edo. Les navires revenaient avec une cargaison de graines de soja et de fumier à base de lies de poisson, pour la baie d’Ise. La maison au sol en tatami possède de beaux meubles d’époque, un jardin japonais, une maison de thé et 3 entrepôts (kura).

Hôtel : Spring Sunny Hotel Nagoya TokonameTokoname – Préfecture d’Aichi

Dimanche 26 Mars 2023

Pour commencer cette journée, je suis allé au complexe INAX MUSEUMS qui a fait sa grande ouverture à Tokoname en 2006 avec : Clay Works, Ceramics Lab, Great Kiln (déjà existant), Tile Museum et Tiling Workshop, et en 2012, le musée architectural de la terre cuite.

Le grand four à briques et le toit fait de poutres et de piliers épais sont des chefs-d’œuvre d’architecture. Les outils et les machines utilisés pour la production sont exposés, ainsi que des images montrant comment la cuisson au four était effectuée à l’époque. Ils sont classés : Biens culturels matériels (structures) et Patrimoine de la modernisation industrielle.

La haute cheminée de 22m et le bâtiment noir étaient autrefois une usine de tuyaux en terre cuite construite en 1921. Les archives indiquent que l’usine produisait des tuyaux d’un diamètre d’environ 90 centimètres, l’un des plus grands fabriqués à Tokoname. À l’intérieur du bâtiment se trouve le Grand Four en briques. Des usines de four de ce type dédiées à la production ont contribué à la modernisation du Japon.

Le bâtiment et la cheminée ont été réparés et transformés en musée en 1986, dans le cadre d’un projet de commémoration pour marquer le changement de dénomination sociale d’Ina Seito en INAX. C’était la première installation à ouvrir dans les environs qui a ensuite été développée en tant que site d’équipements culturels, qui est finalement devenu les INAX MUSEUMS.

D’un côté du Kiln Plaza, la reproduction d’une partie d’un long four tunnel mesure environ 16 mètres, soit un 1/5 de la longueur du four d’origine. Il produisait des tuiles dans une usine à Iga-Ueno, dans la préfecture de Mie. Le four de 80 mètres a fonctionné de 1972 à 2005 pendant une période de croissance économique rapide et d’essor de la construction de bâtiments au Japon, produisant en masse des tuiles, en cuisant pendant 2 à 3 jours.

Au Japon, les toilettes sont au top de la technologie, ils s’ouvrent tout seul, lavent, chauffent, parlent, jouent de la musique. On porte des chaussons d’intérieur et quand on va aux toilettes, Il y a des chaussons pour les toilettes. Et bien je vous présente, les toilettes d’avant : Porcelaine et Grès de Seto. Chaussons Oribe de Seto. Comme quoi les chaussons pour les toilettes sont en plastique et bien, ils étaient en céramique au 19ème siècle !

On continue la visite des Musée avec Le Tokoname Tou no Mori Museum qui permet d’en apprendre davantage sur la relation entre les habitants de Tokoname et la poterie. J’étais encore tout seul dans le musée et il est très bien construit. Le musée date de 1981, il a rouvert en octobre 2021 (après des travaux), pour marquer son 40ème anniversaire. Livret à télécharger.

Dans la salle d’exposition permanente, environ 300 pièces sont sélectionnées parmi 1 655 pièces d’outils et de produits de production de poterie de Tokoname. Ils sont désignés biens culturels populaires et matériels importants au niveau national. Les outils de production : fabrication de la terre, moulage, séchage, glaçure, mise au four, cuisson, sortie du four, transport et les produits sont présentés de manière logique et compréhensible. Dans une salle d’exposition adjacente, des expositions temporaires sont organisées.

Le concept de l’exposition permanente est “Mille ans de connexion, mille ans de propagation, les poteries de Tokoname vivent dans la vie de tous les jours”.

Hôtel : Spring Sunny Hotel Nagoya TokonameTokoname – Préfecture d’Aichi

Lundi 27 Mars 2023

Au revoir Tokoname et me voilà parti pour la Préfecture de Mie, à Yokkaichi. Je rejoins ma copine Keiko qui habite dans cette préfecture. On va découvrir la belle et célèbre argile violette foncée de Yokkaichi Banko-yaki, pour être bien précis. La théière traditionnelle Yokkaichi Banko-yaki se nomme “Théière Shidei”. Elles sont fabriquées à partir d’argile locale de haute qualité à haute teneur en fer appelée “Shidei”, et sans glaçure, de sorte que la saveur et l’éclat augmentent avec l’utilisation.

Nous allons rendre visite à Hiroshi, 3ème à porter le nom de Suigetsu, sa femme Kishiyo et leurs deux garçons Jun et Ushio. Des générations successives se sont consacrées à cet artisanat traditionnel, qui prospère encore aujourd’hui, comme en témoigne la qualité irréprochable des objets pour le thé qu’ils fabriquent.

En effet, on dit que le nom Banko dérive de l’inscription que le fondateur a mise sur ses œuvres qui exprimait son désir qu’elles vivent pour toujours. En 1979, la poterie Banko-yaki a été désignée par le ministre de l’Économie, du Commerce et de l’Industrie comme produits artisanaux traditionnels officiels du Japon.

Suigetsu Tōen cherche à équilibrer l’innovation avec le respect des anciennes traditions, par exemple en fusionnant des méthodes conventionnelles avec des décorations modernes. Il n’est pas étonnant que le gouvernement préfectoral de Mie l’ait désigné comme un nom à part entière de la préfecture. Merci beaucoup pour son accueil et la visite de l’atelier ainsi que pour mon acquisition de le théière réalisée par son fils Ushio.

Ensuite nous sommes allé visiter le Banko Archive Design Museum. Ouvert en novembre 2015, au 1er étage de l’historique Banko Kogyo Kaikan, construit en 1954. Yokkaichi Banko-yaki a été désignée comme artisanat traditionnel en 1979 (Shōwa 54). La théière Shidei, l’une des poteries représentatives de Banko-yaki, est considérée comme la meilleure pour la dégustation du thé vert car l’argile contient beaucoup de fer. L’artiste céramiste Koichi UCHIDA a prévu ce musée pour mettre en lumière et archiver les céramiques de Banko, qui ont un haut degré de design et sont nés de la sagesse d’une telle industrie. Le logo du musée a été conçu par Ayumu OHASHI, un illustrateur et designer de la préfecture de Mie qui a un lien avec la ville de Yokkaichi. Le graphiste Nobuhiro YAMAGUCHI était en charge des graphiques généraux tels que les livres et le designer Makoto KOIZUMI était en charge de la signalisation dans le musée. L’exposition temporaire était consacrée au “Katakuchi – Katakuchi no Utsuwa des anciens fours médiévaux” – Période Heian, période Kamakura, période Nanbokucho et période Muromachi, du Japon appelée “Anciens fours médiévaux”.

Ensuite nous sommes partis manger des Rāmen chez Aurum, restaurant classé au guide Michelin. Oishii !

Avec Keiko, nous retrouvons Hideo KURATA à son Atelier Galerie dans la ville de Tsu, préfecture de Mie. Quel plaisir d’enfin lui rendre visite et de découvrir les dernières pièces sorties de son Four Anagama, début Mars 2023. Sa dernière cuisson était en Juillet 2022. Monsieur et Madame HAMAGUCHI nous ont rejoint chez lui car Koichi HAMAGUCHI est élève de KURATA san depuis 15 ans. On a fait un atelier tournage tous ensemble. J’ai réalisé 3 pièces qu’il tournassera et cuira plus tard. Hâte de voir le résultat ! Pour finir cette super journée, KURATA san nous a amené dans un restaurant de Sukiyaki, à Tsu, chez “Matsushige“. Oishii ! Merci beaucoup pour l’accueil, le cours de poterie et le délicieux restaurant ! 気を付けて Ki o Tsukete.

Hôtel : Comfort Hotel Suzuka – Suzuka – Préfecture de Mie

Mardi 28 Mars 2023

J’adore les temples au Japon et ce matin, avec Keiko, nous allons visité le temple Takada Honzan Senju-ji 高田本山専修寺 à Tsu, dans la préfecture de Mie. Temple principal de l’école Takada du bouddhisme Shinshu, qui compte plus de 600 temples dans tout le pays, et est affectueusement appelé “Takada Honzan” par les habitants. Shinshu a été fondée par Shinran Shonin. “Shonin” est un titre honorifique. Dans le vaste site, il y a 2 bâtiments désignés comme trésors nationaux (2017) et 11 bâtiments désignés comme biens culturels importants au niveau national.

Miei-dō : il a été construit en 1666. Ils abritent la statue en bois du fondateur de l’école Shinran Shonin et les portraits des générations successives de saints. Son aspect magnifique d’origine est revenu à la vie lors de la grande réparation entre 2000 et 2008. Il s’agit du 5ème plus grand bâtiment de temple et trésor national au Japon. L’aspect extérieur calme avec un toit à pignon basé sur le style traditionnel japonais souligne son ampleur.

Nyorai-dō : elle est la salle principale du temple construit en 1748, où la statue d’une figure debout d’Amitabha Tathagata est présentée comme l’image principale. Leur magnifique construction construite par amour du bouddhisme zen, introduit au Japon à l’époque de Kamakura, a été ramenée à la vie lors d’une grande réparation entre 1983 et 1990. C’est un bâtiment à plus petite échelle mais aussi haut que Miei-do. Ils ont réussi à le faire paraître aussi grand que Miei-dō en installant des Mokoshi, les avant-toits épais.

Il fait parti du temple Higashi Hongan-ji de Kyōto.

Ensuite nous sommes partis dans un lieu magnifique en pleine nature et dans la montagne. Un domaine avec des maisons japonaises traditionnelles où la cérémonie du thé est centrale, avec une maison de thé, une galerie, un temple. Un lieu hors du temps en harmonie avec la nature. 

Le Senkaku-gama et désormais sous le nom de Hironaga-gama, établi en 1946. C’est un four où Handeishi KAWAKITA 川喜田半泥子 aimait faire de la poterie tout en enseignant à de jeunes disciples et a créé de nombreuses œuvres merveilleuses. Ce four a été repris par feu Dohei TSUBOSHIMA 坪島土平 et son disciple Shuji FUJIMURA 藤村州, et les potiers actuels continuent à faire de la poterie en poursuivant le goût profond de la terre et du tour de potier.

Passion Chashitsu 茶室 : La maison de thé du domaine est tellement belle de sobriété. Les cérémonies du thé sont toujours régulières dans cette maison. Il s’agit d’une salle (shitsu) ou d’un petit pavillon spécialement aménagé à l’intérieur d’une demeure japonaise et affecté à la cérémonie du thé (Chanoyu). L’architecture du Chashitsu se développa au cours de la période allant de l’époque d’Azuchi-Momoyama à celle d’Edo. Les matériaux de construction étaient le bois non écorcé, les bambous, les roseaux, de la terre, autant d’éléments qui étaient empruntés à la nature.

Une ouverture très étroite (60 x 60cm environ) appelée Nijiriguchi 躙 口, donne accès au pavillon de thé. C’est une sorte de châssis s’ouvrant au ras du sol de la pièce et réservée aux invités. A l’intérieur de la salle se trouve un foyer (Ro 炉) près duquel est dressé un pilier (Naka-bashira 中柱).

Les grands maîtres de la cérémonie du thé s’attachaient à obtenir le meilleur effet du jeu de la lumière et des ombres, si bien que l’aspect et la disposition du plafond et des fenêtres différaient fort d’une salle à l’autre.

Après la mort de Sen no Rikyū 千利休, ses disciples construisirent des Chashitsu de formes très variées, mais personne n’égala les conceptions fondamentales de l’architecture du maitre. Les techniques utilisées à cette époque dans la construction des pavillons de thé influencèrent l’architecture de l’habitation japonaise en général, et la maison japonaise emprunte bon nombre de ses éléments décoratifs intérieurs au Chashitsu.

Après cette matinée hors du temps, Keiko m’a amené dans un petit restaurant du guide Michelin : Gansotenmusu où nous avons mangé des Tenmusu : Onigiri aux Tenpura de crevettes.

Après cet excellent déjeuné, nous avons pris la direction du Musée Sekisui qui est basé sur la Fondation Sekisui Kaikan, qui a été créée en 1930 par Handeishi KAWAKITA pour la promotion de la culture locale et des activités de bien-être social.

La collection du musée est centrée sur des matériaux appartenant autrefois à la famille Kawakita, qui étaient de riches marchands à Ise pendant la période Edo. Les collections comprennent des ustensiles pour le thé, des poteries, des peintures japonaises, des peintures occidentales, des livres anciens, des Nishiki-e et des documents historiques liés aux marchands d’Ise.

L’exposition en cours au Musée commémore le 200ème anniversaire de la naissance de Sekisui, cette exposition explore l’image réelle de Sekisui Kawakita, à l’origine du nom du musée, à travers divers matériaux et œuvres historiques, littéraires et artistiques.

On termine cette journée en visitant une galerie qui travaille avec beaucoup de céramistes Banko-yaki de la région. À l’étage du bâtiment, une salle privée renferme des pièces uniques et originales.

Pour le dîner, Keiko m’a reçu chez elle et son mari. Un magnifique repas autour des céramiques et de la cérémonie du thé. Merci beaucoup à vous 2 pour votre accueil et ce délicieux dîner.

Hôtel : Comfort Hotel Suzuka – Suzuka – Préfecture de Mie

Mercredi 29 Mars 2023

Avec Keiko, nous partons en voiture à Iga, dans la préfecture de Mie. Comme dit le dicton, Iga-yaki a des oreilles mais Shigaraki-yaki n’en a pas ! Je vous laisse méditer sur cette phrase.

Iga est une petite ville fortifiée dans les montagnes de la préfecture de Mie. Géographiquement, Iga est très proche de Shigaraki dans la préfecture de Shiga et, par conséquent, les céramiques partagent certaines caractéristiques communes. On pense que les origines d’Iga-yaki se situent entre les 13ème et 14ème siècles, mais sa provenance remonte à la période Muromachi (1333 – 1573) lorsqu’elle a prospéré en tant que fabricants d’articles pour la cérémonie du thé par les maîtres de la cérémonie du thé tels que Sen no Rikyū. Iga yaki incarne l’esthétique japonaise du “Wabi-Sabi” avec son aspect rustique et ses formes irrégulières. 

De nombreux vases à fleurs (Hanaire) et Mizusashi (récipients à eau) produits pendant la période Momoyama (1568-1615) ont été nommés trésors culturels nationaux. 

De l’argile de bonne qualité et riche en minéraux, a rendu Iga-yaki extrêmement résistante à la chaleur. Les poteries réagissent bien aux cuissons répétées, offrant aux artisans une excellente occasion d’expérimenter différentes techniques de cuisson.

Aujourd’hui, la région abrite de nombreux artisans qui poussent le concept à ses limites avec des formes délibérément déformées, conférées par l’ajout de poignées “Katamimi” et “Herame”. De nombreuses pièces sont recouvertes de la glaçure vitreuse classique “Bīdoro ビードロ ou Vidro” qui est formée par la cendre dans le four. Différents effets et finitions sont obtenus en variant les positions des pièces dans le four et en les fixant avec de petites coquilles qui laissent également leur marque et ajoutent à la spontanéité de l’ensemble. 

On a rendu visite à Hirokazu AKINO du Chuo-gama. Il nous a expliqué son travail et Iga-yaki. Un gros coup de coeur pour ces pièces vertes, rouges et bleues.

Ensuite nous sommes partis découvrir la Galerie Yamahon d’Iga, dans la préfecture de Mie. Tellement content depuis le temps que je les suis sur les réseaux sociaux. La galerie est belle et sobre, le lieu est improbable, c’est un hangar. La sélection est pointue, elle regroupe des céramistes japonais. Cette galerie a sa petite soeur à Kyōto Yamahon. Dans ce lieu, vous trouvez une épicerie : Roca Natural Market et le Café and Library Noka. L’exposition en cours était consacrée à Keisuke Iwata and Michiko Iwata, de Fukutsu, dans la préfecture de Fukuoka.

Nous avons pris la direction de Shigaraki pour déjeuner chez UOSEN. Un restaurant trouvé pendant mes recherches pour le Ceramic Tour 2023. Le chef lit intimement la cuisine japonaise et la céramique. Keiko a commandé des Nigirisushi et pour ma part, mon plat japonais préféré : Unagi-don.

Depuis ses jours de formation à Kyōto, le chef actuel Yuki HAYASHIDA 林田裕貴 s’est fait connaître avec un amour inégalé de la poterie de Shigaraki tout en pratiquant la cuisine, la cérémonie du thé et l’arrangement floral. Il y est particulièrement attaché à la vaisselle locale de Shigaraki, depuis plus de 20 ans, écoutant la voix de la poterie, faisant sérieusement face au Utsuwa et servant des plats tous les jours.

Ce restaurant Ryōtei 料亭 a été créé en 1913 et sert une cuisine japonaise à base de poisson du lac Biwa, de légumes cultivés localement et d’autres ingrédients de Shiga. Les délices du restaurant, provenant des mers, des montagnes, des lacs et de la campagne de la région, sont magnifiquement disposés sur une élégante vaisselle de Shigaraki.

Le Shinobi Sushi est la signature du restaurant, c’est un type de maquereau Oshizushi (sushi pressé) agrémenté de graines de Shiso et de courge marinée dans une riche sauce de soja tamari. Désigné comme produit souvenir recommandé par la préfecture de Shiga, le Shinobi Sushi est également un souvenir populaire.

Nous avons terminé notre journée au Miho Museum, un musée beau de l’extérieur et beau à l’intérieur. Aimant l’architecture, ce musée faisait partie de la liste des musées d’exception à visiter.

Il a été fondé par Mihoko KOYAMA – Une chercheuse de beauté. Née à Osaka en 1910, elle fut élevée dans une famille qui chérissait les fêtes des saisons japonaises et les traditions. Sa vie à l’école lui enseigna l’importance de l’apprentissage dans la vie quotidienne et de l’esprit d’indépendance combinées avec la collaboration. Elle rencontra Mokichi OKADA, un philosophe et leader spirituel qui deviendrait plus tard son maître de vie. Okada déclarait que la véritable nature de la civilisation se trouve au cœur de la beauté – au cœur de l’art.

Le musée Miho a ouvert en novembre 1997 au sein de la beauté naturelle et luxuriante des montagnes de Shigaraki, préfecture de Shiga. La collection de Mihoko KOYAMA est créée pour « promouvoir la beauté, la paix et la joie au travers de l’art ». Elle comprend un grand nombre d’œuvres d’art japonaises qui côtoient celles de cultures anciennes comme l’Égypte, l’Asie occidentale, la Grèce, Rome, l’Asie du sud-est et la Chine.

L’accès au musée a été conçu par l’architecte I.M. Pei, célèbre pour certaines œuvres comme la pyramide de verre du musée du Louvre à Paris. Les visiteurs empruntent une allée bordée de cerisiers, traversent un tunnel puis passent un pont avant d’arriver au musée. Le design fut inspiré par l’utopie éthérée décrite dans Taohua Yuan Ji (La source aux fleurs de pêcher), une œuvre chinoise antique écrite par Tao Yuanming. Cette œuvre raconte l’histoire d’un pêcheur qui erre dans une grotte après avoir été attiré par le parfum d’une forêt de pêchers en fleurs d’un village idyllique où les habitants vivent dans la joie et l’allégresse.

L’exposition en cours est : Beauty in Prayer “Universal Symphony”

Hôtel : Minakuchi Century HotelKōka – Préfecture de Shiga

Jeudi 30 Mars 2023

Le Totem des 6 anciens fours japonais : Nihon Rokkoyō. Voici celui de Shigaraki-yaki qui est situé au Shigaraki Ceramic Cultural Park, à Shigaraki, préfecture de Shiga.

Me voici donc à Shigaraki, enfin mon hôtel est à Minakuchi, et je vais en train jusqu’à Shigaraki Station (environ 1h15 de train). Le soleil brille et le petit train que je prends est customisé avec le jeu vidéo “Monster Hunter”.

Autour de Shigaraki Station et dans la ville, des galeries vendent des Tanuki de toutes les tailles et de toutes les couleurs, des pots de fleurs, et de la céramique de Shigaraki de tous les styles. Même si Shigaraki est la principale ville japonaise productrice de Tanuki, je suis vraiment étonné de voir la profusion de Tanuki dans la ville au détriment du reste de la céramique artisanale de Shigaraki.

Le Tanuki est un yōkai du folklore japonais, très populaire au Japon et reconnaissable grâce à ses testicules, son chapeau de paille et sa bouteille de Sake accrochée à la ceinture. On rencontre son effigie devant de nombreux magasins, restaurants, mais on peut aussi avoir la chance d’en voir en vrai… car c’est un chien viverrin.

Aimant beaucoup marcher, je me suis promené dans la ville de Shigaraki en direction du Shigaraki Ceramic Cultural Park. Le parc culturel de la céramique de Shigaraki a été construit dans le cadre du projet de terrain de loisirs populaire. La SCCP est destinée à soutenir diverses activités autour du thème de la céramique, notamment la création artistique, la formation et les expositions. Les objectifs de la SCCP incluent également la promotion de l’industrie locale et le développement de la culture à travers des échanges humains, matériels et informationnels, en interface avec le monde. Le parc a été achevé et ouvert en juin 1990.

Près de l’entrée principale du parc, vous trouvez le “Shigaraki Ceramic Research Institute” puis le “Artist in Residence“. Depuis sa création en 1992, l’Institut d’études céramiques a permis aux artistes céramistes du monde entier de travailler librement dans l’environnement de Shigaraki. Puisqu’il n’y a pas de programme en tant que tel, les artistes sont libres de poursuivre leur travail dans l’espace de création selon leur propre horaire. N’est ce pas Fabien MÉRILLON.

Beaucoup d’œuvres d’artistes de Shigaraki et du monde entier sont répartis partout dans le parc. Au “Museum of Contemporary Ceramic Art”, situé en haut du parc, l’exposition “Teacups – The Pottery that Japanese Loved so much” présente 255 Yunomi, de toutes les régions du japon. Les tasses à thé sont les œuvres en céramique les plus familières aux Japonais. Que ce soit à la maison ou au travail, les tasses à thé sont un aspect unique de la culture japonaise. Une vraie chance d’avoir vue cette exposition avec Keiko ! C’est un lieu incontournable à visiter à Shigaraki !

Dans le Shigaraki Ceramic Cultural Park, vous avez la possibilité de louer des fours par 20 fours différents. Des fours électriques et à gaz, ainsi que des fours Anagama et Noborigama qui suivent la tradition de la vaisselle de Shigaraki. Ils sont utilisés par les artistes céramistes séjournant à la résidence et lors d’événements organisés par la résidence, mais ils sont largement utilisés par le grand public.

Après cette super matinée, ma marche journalière m’a amené à la Galerie Nota&design, située dans un lieu en pleine campagne, franchement improbable, dans le prolongement d’un hangar où il y a toujours une fabrique de céramique. « NOTA » est un dialecte de Shigaraki, c’est-à-dire un mot technique de la céramique qui signifie « glissement », attachant l’argile dans son processus de production. Ils fabriquent des produits de style de vie et de design basés sur la céramique de Shigaraki, l’une des plus anciennes régions de production de céramique au Japon. NOTA&design est dirigé par 2 designers, Shunsuke et Kayoko KATO.

Puis la route m’a conduit au très touristique Tanuki Mura, le village du Tanuki, des milliers de Tanuki, plein de couleurs et de formes, des Tanuki Ninja, des Tanuki pot de fleur, des Tanuki Amabie, bref …

En rentrant à mon hôtel à Minakuchi, le soleil sur le point de se coucher, je me suis arrêté près du Château de Minakuchi, dans le parc aux cerisiers (Fujieijido Park 藤栄児童公園), pour faire des photos, avec cette belle lumière de fin de journée.

Hôtel : Minakuchi Century HotelKōka – Préfecture de Shiga

Vendredi 31 Mars 2023

Me revoilà reparti à Shigaraki Station, dans la Préfecture de Shiga. Je continue l’exploration de la ville. Les petites galeries sont plus rares et moins visibles par rapport aux “Company” fabricants de Tanuki et de Pot de fleurs. Il existe également des grands magasins qui regroupent des potiers de Shigaraki. Ce n’est pas que le Tanuki est un objet que “j’adore” mais c’est surtout pour vous montrer sa présence dans la ville. Quand on connaît les artistes potiers de Shigaraki, c’est un peu dommage cette abondance de figurines Tanukiennes !

En 1975, Shigaraki-yaki a été désignée comme artisanat traditionnel et en 1977, le “Shigaraki Traditional Craft Center” a été créé pour promouvoir l’industrie locale. En 2020, le musée a déménagé à son emplacement actuel, près de la gare de Shigaraki, sur le chemin de fer Shigaraki Kogen, car le bâtiment principal se détériorait énormément.

La salle d’exposition permanente présente la vaisselle de Shigaraki de la période Kamakura à nos jours. Les changements de couleurs dans le four Anagama, la relation avec le thé, la grande poterie de la région de Nagano, sont exposés, ainsi que plein d’autres explications visuelles intéressantes. Dans la salle d’exposition spéciale, l’Association des artisans traditionnels de Shigaraki organisent des expositions environ 15 fois par an. Il y a aussi des moments où les céramistes font des démonstrations dans le hall d’entrée.

L’association du tourisme de Shigaraki fournit des informations sur les poteries et les magasins, donc lorsque vous venez à Shigaraki, si vous cherchez l’office du tourisme, le musée est dans le même bâtiment.

En continuant ma découverte de Shigaraki, je retrouve Satoshi ARAKAWA 荒川智 chez lui, à son Atelier Galerie dans la campagne de Shigaraki, de la préfecture de Shiga. Il est membre régulier de la Japan Kōgei Association, association avec le plus haut niveau de savoir-faire au Japon. Il est également Membre de Shigaraki Tōyōkai et de Shigaraki Tōshōkai, Membre de Shigaraki Ceramic Artists Association et disciple de Shiro OTANI 大谷司朗 (1936-).

Quel plaisir d’enfin lui rendre visite ! Il m’a présenté son Four Anagama et l’endroit dans son jardin où il récolte une partie de sa terre. Les dernières pièces sorties de son Four Anagama étaient encore à côte de celui-ci. Puis il m’a montré son atelier avec toutes ces pièces entrain de sécher et toutes ces pièces en attente de fignolage. Dans sa maison, il a une pièce baignée de lumière, des tatamis au sol, une belle table basse et tout autour de cette salle : les Utsuwa pour le Sake et le Thé, et les vases géométriques et sculpturaux, qui sont sa signature artistique.

Hôtel : Minakuchi Century HotelKōka – Préfecture de Shiga

Samedi 1 Avril 2023

Et voilà, nous sommes le 1er Avril, je quitte Minakuchi et Shigaraki, de bonne heure et sous le soleil, direction “Home Sweet Home”, ma belle Kyōto. Shigaraki on se reverra c’est certain : alors à bientôt !

Quelques photos de la ville durant la journée, il fait beau et chaud ! et le TDM est de retour ! mais le charme est toujours là, il suffit d’aller au bon endroit.

Cette belle journée de visite commence par le Raku Museum, situé dans le quartier de Kamigyō-ku, à l’ouest du Kyōto Imperial Park.

Vous aimez le Raku japonais, alors ce Musée est l’essence de la vaisselle Raku : une tradition transmise depuis plus de 450 ans. Il est situé juste à côté de la maison et de l’atelier de la famille Raku. Il a été ouvert en 1978 par la 14ème génération Kakunyū (1918 – 1980) et possède une collection composée principalement de céramiques réalisées par les générations successives de la famille Raku, de documents connexes et d’ustensiles de thé transmis au fil des générations. La collection a été formée sur 450 ans comme une ressource à partir de laquelle les générations futures peuvent apprendre les techniques et l’art de leurs ancêtres, leur permettant d’établir chaque style individuel.

La dernière exposition était : Chronicling Spring through Raku Ceramics. Des bols du 16ème siècle incroyable. Raku Kichizaemon XV Jikinyū et le 15ème chef de la famille Raku, succédant au nom de Kichizaemon en 1981. De son prénom Mitsuhiro, puis Sōkichi, le nom adopté avant la succession. Nom à la retraite Jikinyū, cédant la direction de Raku à son fils aîné Sōkichi, l’actuel Kichizaemon XVI.

Suite de ma visite dans Kyōto. J’aurais fait 24km à pied dans ma journée. J’aime marcher mais Kyōto vous pouvez le faire en vélo si vous êtes à l’aise. Pour ma part, j’adore déambuler dans les petites ruelles, regarder les anciennes Machiya, encore d’époque. Les Machiya rénovés en salon de thé, cafés, salons de coiffure, magasin de design, galeries d’art traditionnel, boulangeries, hôtels, beaucoup d’hôtels, etc.

Ma déambulation m’a conduit au mini “Furuta Oribe Museum“. Furuta ORIBE (1543-1615) était, après la mort de Sen no Rikyū, appelé le maître de thé du seigneur de guerre, par Hideyoshi. ORIBE a continué à produire des ustensiles pour le thé, de l’architecture et des jardins. Son style de conception est appelé “Oribe gonomi” (Oribe Taste). Il fut extrêmement populaire de 1593 jusqu’à sa mort en 1615 et resta populaire jusqu’en 1644.

Lorsque “Oribe” vient à l’esprit, on a l’image d’une glaçure verte sur un plat mukōzuke ou un dessin inhabituel sur un bol à thé de forme Kutsu. Même avec la tourmente qui a prévalu dans la dernière partie de la période Momoyama puis dans la période Keichō, les ustensiles à thé “Oribe gonomi” ont continué à gagner en popularité.

Ensuite, je suis parti visiter l’étroite et très réputée galerie sur 4 étages : Gallery Utsuwakan, propriété de la très élégante madame Mitsuko UMEDA, elle vous reçoit en Kimono. Sa sélection est très pointue, allant du moderne au traditionnel. Il y avait une exposition de Tsubusa KATŌ avec la présence de l’artiste, j’ai pu le rencontrer et parler avec lui.

Ensuite la route m’a amené à la papeterie Benrido et à la Maison de Thé : Ryuōen, fondée en 1875, l’une des boutiques de thé les plus vénérables de Kyōto, source de confiance depuis plus d’un siècle. Ryuōen n’a pas de site Web et ne prend les commandes que dans le magasin de Kyōto ou par téléphone.

Entre 2008 et 2019, quand je descendais à Kyōto, je dormais toujours dans une Minshuku (auberge chez l’habitant) chez Yachiyo et Akira YASUDA, dans le quartier de Miyagawa-chō, l’un des Hanamachi de Kyōto, où résident les Maiko et les Geiko.

C’est toujours un plaisir de se promener en fin de journée, les lanternes sont allumées, le calme de la nuit arrive, un vélo passe ; les Ochaya, les Okiya et les Ryotei vont commencer leur soirée. 

Sur les photos, l’une d’elles montre des barrières oranges, c’était l’emplacement de la Minshuku qui a fermé en décembre 2019. Ils sont partis en retraite et vivent désormais chez leur fille, près de Fushimi-inari. Cela fait bizarre de voir ce lieu vide, heureusement que les souvenirs sont toujours bien présents.

Hôtel : Kyōto ITOYA Hotel Mon – Kyōto – Préfecture de Kyōto

Dimanche 2 Avril 2023

On continue notre périple à Kyōto, où j’ai fait une pause pendant mon Ceramic Tour 2023. Je me suis promené tôt ce matin car je voulais retourner voir la Kamogawa et les petites maisons traditionnelles du quartier de Gion avec moins de touristes.

Mon Hôtel ITOYA Mon est situé sur Matsubara-dori, cette rue m’emmène directement sur le pont Matsubara, avec sa vue imprenable sur Gion et la rivière, que j’empruntais toujours avant d’arriver chez Akira et Yachiyo.

La suite de ma promenade m’a amené en haut du mont Hiei (Hieizan). Il se dresse à cheval sur la frontière entre la préfecture de Shiga et la préfecture de Kyōto, comporte cinq pics. Il s’étend du nord au sud sur une longueur d’environ 16 kilomètres et son point culminant, Ōbiei, se situe à 848 mètres d’altitude.

Je suis partie de la station Demachiyanagi 出町柳駅, à Kyōto, direction Yase Hieizan-guchi Station. Petite station au pied de la montage, où l’eau coule une rivière. Ensuite le funiculaire Eizan Cable Car, grimpant le dénivelé le plus important du Japon exploité pour ce type de véhicule, puis un téléphérique pour arriver en haut du mont. Une super expérience en pleine nature, avec une vue superbe sur Kyōto.

Arrivée en haut du Mont Hiei, à la station Hiei-Sanchō (sommet du mont Hiei) du téléphérique, une petite marche pour atteindre la navette. La vue est dingue sur le Lac Biwa. Je prends la navette qui parcourt le mont Hiei afin de se diriger vers la partie Tōdō, section centrale du culte du temple Enryaku-ji.

Cette partie appelée « Tōdō » est le berceau même du temple Enryaku-ji, patrimoine mondial englobant une centaine de bâtiments sacrés au sein du mont Hiei. Le bâtiment principal du temple, Konpon Chū-dō, est un trésor national abritant une flamme appelée « Fumetsu no Hōtō » (Lanterne éternelle) qui n’a jamais cessé de brûler depuis plus de 1200 ans. Outre cet édifice, vous pouvez également visiter un nombre de bâtiments historiques tels que le Daikō-dō (pavillon des études) et l’Amida-dō (consacré à la statue d’Amida).

Visiter un complexe de temples est toujours impressionnant, j’aime beaucoup l’architecture en général mais l’architecture des temples ou sanctuaires au Japon m’impressionne toujours. Cet enchevêtrement de poutres avec ces couleurs : blanche, vermillon, noir, doré et les couleurs du bouddhisme. L’intérieur des bâtiments avec les statues bouddhiques imposantes et autres peintures. L’encens, les prières, les moines. Un environnement reposant.

Le temple Enryaku-ji du mont Hiei, patrimoine mondial de l’UNESCO, est le temple principal de l’école Tendai fondé au 8ème siècle aux confins de la montagne par Saichō (767-822) aussi appelé Dengyō Daishi. Le temple s’érige dans une vaste enceinte d’une étendue de 1700 hectares située au milieu de cette montagne où des cèdres du Japon poussent drus formant une épaisse forêt. À son apogée, il se développa en un haut lieu de pratiques monastiques enseignant à plus de 3000 moines, parmi lesquels de nombreux moines éminents devenus les fondateurs des principales écoles du bouddhisme japonais.

Actuellement il est recouvert d’un immense sarcophage car il est en complète restauration, mais toujours accessible par les fidèles. Mystique est le mot approprié pour désigner l’atmosphère dans le temple. Après cette visite reposante, je suis reparti dans l’autre sens pour retourner à Kyōto. À bientôt le Mont Hiei car je reviendrais pour revoir le bâtiment terminé.

Je termine cette belle journée avec la visite de la Maison de Kanjirō KAWAI . Une visite incontournable à Kyōto, loin des “Rental Kimono” à profusion situés à deux pas de ce lieu historique.

KAWAI san est le plus étroitement associé au mouvement Mingei qu’il a aidé à fonder avec Bernard LEACH, Shōji HAMADA et Sōetsu YANAGI. Le mouvement célébrait « l’artisan inconnu » et mettait l’accent sur l’artisanat, les cultures et les valeurs populaires traditionnels.

Formé techniquement à la céramique, il se considérait à la fois comme un scientifique et comme un potier, et sa maîtrise des glaçures est née de l’intérêt d’un scientifique pour l’expérimentation autant que du désir d’un potier pour une couleur ou un effet particulier. Il a travaillé dans le modèle : maître / apprenti dans lequel les étudiants travaillaient aux côtés du maître, apprenant les techniques de leur métier et les valeurs culturelles, KAWAI san n’a accepté aucun des honneurs offerts pour son travail. Il était également habile dans le travail du bois, la calligraphie, la poésie et l’écriture, et la sculpture.

Un livre très intéressant est celui de Claude DURIX – Le potier de Kyōto KAWAI Kanjirō. “Au cours de 2 longs séjours à Kyōto, en 1956 et en 1959, l’auteur a eut la chance de rencontrer Kanjirō KAWAI et de se lier d’amitié avec lui. Il fut initié par lui au sens esthétique du Japon traditionnel, fondé sur la pureté et la simplicité. Ce retour en toute humilité aux sources de l’innocence originelle caractérise l’œuvre et l’esprit de l’artiste. On trouvera aussi 2 recueils de ses poèmes mystiques dont il a bien voulu calligraphier lui-même les principaux extraits.”

“Lorsque vous devenez tellement absorbé par votre travail, que la beauté coule naturellement, alors votre travail devient vraiment une œuvre d’art. Tout ce qui est, n’est pas. Tout est, mais en même temps, n’est rien. Je suis moi-même le plus vide de tous. – Kanjirō KAWAI

Est ce que vous connaissez Shōki ?

Shōki (Zhong-kui) est une figure légendaire du taoïsme (philosophie traditionnelle chinoise, croyance populaire), originaire de Chine. La légende serait la suivante : le 6ème Empereur des Táng (ancien royaume chinois, 8ème siècle), Xuan-zong souffrait de maladie, Shōki apparut dans le rêve de l’Empereur et combattit le mauvais esprit qui provoquait les maux de l’Empereur. Se réveillant, l’Empereur se rétablit complètement et ordonna à un peintre de dessiner la figure de Shōki. Depuis lors, Shōki a été largement vénéré.

Amené au Japon, on dit que Shōki protège la maison contre le mal et apporte le succès dans les études. En particulier, Kyōto est célèbre pour les nombreuses poupées en céramique de Shōki installées sur les toits des entrées des maisons, elles sont fabriquées selon la même technique que les tuiles (gris anthracite métallisé). 

Avec affection, on les appelle “Shōki-san” à Kyōto.

Hôtel : Kyōto ITOYA Hotel Mon – Kyōto – Préfecture de Kyōto

Lundi 3 Avril 2023

Début de semaine à Kyōto, pour une pause pendant le Ceramic Tour 2023. Journée rencontre et promenades dans la belle Kyōto, un peu de shopping, des nouvelles découvertes de la ville, des lieux qui apparaissent et disparaissent, des belles surprises.

J’ai donc rendez-vous, ce matin, avec Aurélie CARLET de la Zen House de Kyōto. On discute via Instagram depuis Avril 2021 et on se retrouve, enfin, au Kissaten : Inoda Coffee Main Shop, une institution à Kyōto, on prend un café avec The Tarte au Citron meringuée. J’aime cette rencontre fluide et humble.

Far connections are Good connections ! Merci beaucoup Aurélie et hâte de te retrouver l’année prochaine.

Hôtel : Kyōto ITOYA Hotel Mon – Kyōto – Préfecture de Kyōto

Mardi 4 Avril 2023

Je continue ma pause, à Kyōto, pendant le Ceramic Tour 2023. Promenade dans Gion et visite de l’école Ikenobō 池坊 qui est la plus ancienne et la plus importante école d’Ikebana, pour acheter un Kenzan pour ma mère. Elle a été fondée au 15ème siècle par le moine bouddhiste Senno. L’école est basée au temple Rokkaku-dō à Kyōto.

Ensuite je pars au 73ème Kyo-Odori. Ce spectacle de danse célébrant l’arrivée du printemps a débuté en 1950, dans le quartier de Miyagawacho. Le spectacle n’est plus présenté dans le théâtre de ce quartier car une bonne partie du quartier a été rasé avec une bonne partie des anciennes maisons. Triste de voir cela mais Kyōto change rapidement. Je l’avais vu en 2009. C’est un très beau spectacle à voir car cela permet de perpétuer cette tradition des Maiko et des Geiko de Kyōto. Quel bonheur de le revoir cette année au “Kyoto Art Theater Shunjuza, Studio 21“.

Hôtel : Kyōto ITOYA Hotel Mon – Kyōto – Préfecture de Kyōto

Mercredi 5 Avril 2023

Je continue ma pause, à Kyōto, pendant le Ceramic Tour 2023. Maison Wabi-Sabi travaille avec Shoyeido depuis bientôt 1 année. On est fier de présenter cet encens, en France et vous êtes nombreuses et nombreux à me le commander régulièrement. Merci beaucoup. Visite exclusive de la Fabrique d’encens de Shoyeido, Maison d’encens de Kyōto depuis 1705.

J’ai donc rendez-vous ce matin avec Ryoko et Ryoka. Elles sont toutes les 2 mes interlocutrices au Japon et enfin, nous nous rencontrons à Kyōto. Ryoko me fait la visite de l’Artisan’s Room située au siège de Shoyeido à Kyōto, où se situe le magasin principal et le Musée Kunjyukan. L’Artisan’s room est la salle où les encens prennent leurs formes définitives. L’odeur y est incroyable à l’intérieur. Elle m’explique toutes les étapes de créations. Des recettes secrètes à l’emballages. Une belle opportunité pour connaître encore plus en profondeur cette belle maison d’encens traditionnel japonais. Merci infiniment pour la visite.

La suite de ma journée se passe au Kyoto Museum of Crafts and Design, situé du côté du sanctuaire Heian-jingū 平安神宮. Le musée est le seul endroit où toutes les 74 catégories d’artisanat traditionnel de Kyōto peuvent être vues à la fois. J’ai adoré !

J’ai terminé ma dernière journée et mon séjour à Kyōto par un petit tour à la “Zen House” puis vers le Chemin de la philosophie pour visiter la “Robert Yellin Yakimono Gallery“, une référence dans le monde de la céramique d’art japonaise.

Le soir, j’ai rendez-vous avec Akira et Yachiyo, que je n’avais pas revu depuis 2019. Quel plaisir de se retrouver autour d’un bon dîner japonais chez “Kagonoya” et de nous remémorer de bons souvenirs. Ils m’avaient manqué tous les deux !

Hôtel : Kyōto ITOYA Hotel Mon – Kyōto – Préfecture de Kyōto

Jeudi 6 Avril 2023

Un peu difficile de quitter la belle Kyōto, en tout cas, on se reverra l’année prochaine ! Me voilà parti pour un long voyage, dans plusieurs trains, pour la direction de Tamba Sasayama, dans la préfecture de Hyōgo. La ville est située à environ 40km au Nord de la ville de Kobe.

Pendant 3 jours, je vais découvrir Tamba-tachikui-yaki, cette céramique peu populaire fait partie des 6 Anciens Fours japonais. C’est le 4ème ancien four que nous visitons. L’arrivée à mon hôtel Holonpia à Tamba-Sasayama se fait sous le vent avec un ciel menaçant que vous pouvez voir sur la photo.

Hôtel : Hotel Holonpia – Tamba-Sasayama – Préfecture de Hyōgo

Vendredi 7 Avril 2023

Chose promise, chose dû, la météo japonaise est toujours juste et le temps est très mauvais aujourd’hui, il pleut énormément donc les photos sont un peu trempées. Je vais quand même allé ce matin dans le centre ville de Tamba-Sasayama, dans la préfecture de Hyōgo.

Ma première visite est le “Old Tamba Pottery Museum“. Historiquement, Tamba-yaki a été cuite pour la première fois à la fin de la période Heian (12ème siècle) et sans interruption depuis 800 ans. On l’appelle familièrement “la poterie qui raconte l’histoire du Japon”

Tamba Kotoukan (Old Tamba Pottery Museum) présente des œuvres de poterie typiques, depuis la genèse de Tamba-yaki jusqu’à la fin de la période Edo (19ème siècle) par année, forme, glaçure, décoration, etc. y compris la “Collection Kotamba”, un bien culturel désigné par la préfecture de Hyōgo.

Sasayama est la ville fortifiée qui s’est développée autour du château de Sasayama en tant qu’arrêt stratégique le long du San’indō 山陰道. Le musée est situé dans un coin de Kawaramachi qui conserve une atmosphère particulière de Sasayama, à l’époque d’Edo, comme en témoignent les rangées de maisons de marchands de style Tsumairi-zukuri 妻入造.

Ensuite, je suis allé visiter le Musée Ojiyama qui est le seul four préservant l’histoire d’Ojiyama-yaki. Il est dirigé par les deux maîtres du four, Yasushi TAKEUCHI et Reona KODAMA. Ojiyama-yaki remontent à la fin de la période Edo, vers 1818 (période Bunsei, 1818-1830).

Dès le début, Ojiyama-yaki a gagné en popularité avec son céladon vert de style chinois, sa sous-glaçure de cobalt et ses peintures rouges “aka-e”. Cependant, avec l’abolition du clan, les feux des fours furent éteints en 1872. Le four a été reconstruit en 1988 par la ville de Sasayama (aujourd’hui la ville de Tanba-Sasayama) et grâce aux habitants qui voulaient transmettre la culture de la région. Cette poterie se rapproche beaucoup de Sanda-yaki.

Hôtel : Hotel Holonpia – Tamba-Sasayama – Préfecture de Hyōgo

Samedi 8 Avril 2023

La veille, je suis resté tout l’après-midi à l’hôtel car la tempête passait sur nos têtes, doucement mais sûrement. Aujourd’hui le temps est superbe et je suis parti en train puis en bus au centre historique de la poterie Tamba-yaki, c’est à dire le petit village de Tachikui, d’où le nom de Tamba tachikui-yaki. Il fait parti des 6 Anciens Fours Japonais, les Nihon Rokkoyō !

Ma 1ère visite se passe au Tachikui-no-sato. Situé au centre de la zone de production de “Tamba-yaki”, le “Tamba Traditional Craft Park Tachikui Pottery Village” est une installation pour la promotion de l’artisanat traditionnel “Tamba Tachikui-yaki”. Une installation complète où vous pouvez “voir”, “expérimenter” et “apprécier” Tamba-yaki.

Vous y trouverez un grand espace où 50 Poteries de Tamba exposent leurs oeuvres. Des cours de poterie, un Four grimpant Noborigama Heisei : four à briques en forme de tunnel sur le versant de la montagne montrant une technique traditionnelle unique à Tachikui, et est également appelé four dragon. Le Centre industriel traditionnel de Tamba Tachikui-yaki : de nombreux chefs-d’œuvre du “Old Tamba” de la période Kamakura à Edo et les dernières créations d’environ 50 artistes contemporains sont exposés. Le Centre de formation à la préservation de l’artisanat folklorique régional et Galerie d’art Tamba où sont exposées des céramiques, des calligraphies, des sculptures, des peintures, des photographies et d’autres œuvres.

Après cette visite très instructive, je me suis rendu à la galerie Shoyo-gama pour admirer le travail de la 2ème et 3ème génération de ce four. Des créations traditionnelles et contemporaines de Tamba-yaki.

Le Totem des 6 anciens fours japonais : Nihon Rokkoyō. Voici celui de Tamba-yaki qui est situé près du plus ancien four grimpant, à Tachikui, préfecture de Hyōgo.

En face du panneau Tamba-yaki, le plus ancien four traditionnel encore utilisé dans la région. Ce four grimpant s’est gravement détérioré au fil du temps, et pendant deux ans à partir de 2014, la coopérative de céramique Tamba Tachikui a pris l’initiative d’une restauration majeure avec la coopération de nombreux supporters et du grand public, et la première cuisson a été effectuée en 2015.

Pendant les 400 premières années, Tamba-yaki a été produite dans un four anagama, construit en creusant une tranchée dans le versant d’une montagne. Pendant 400 ans depuis l’introduction des fours grimpants en demi-sol au début de la période Edo, des fours grimpants construits sur des pentes naturelles ont été utilisés. Parmi eux, le Saiko no Noborigama de 47 mètres de long avec 9 chambres de cuisson qui est le plus ancien Noborigama existant, construit en 1895, il a 120 ans.

C’est un patrimoine culturel précieux désigné comme bien culturel folklorique tangible de la préfecture de Hyogo, et c’est un four grimpant actif qui est toujours allumé pendant le festival printanier Haru Monogatari.

Ma visite se poursuit au “Museum of Ceramic Art, Hyōgo” ouvert en 2005. Il a pour objectifs de promouvoir la culture de la céramique et de la porcelaine, et d’approfondir les échanges à travers ces arts. 4 expositions annuelles spéciales pour présenter la céramique et la porcelaine du japon et du monde entier. Le musée collecte également des matériaux. Il forme les futures générations d’artistes, collabore avec des écoles, organise des ateliers de céramique et des cours sur la culture de la céramique. Le musée collabore également avec la région pour organiser des événements, contribuant à la revitalisation de Tamba-yaki.

J’ai pu découvrir 2 expositions :
1/ Tea utensils in Tamba, Hyogo’s yakimono that color the tea ceremony : “Au début des temps modernes, nous commencions à fabriquer des ustensiles à thé à Tamba ainsi que dans d’autres zones de production. Dans cette exposition, nous explorerons le charme des ustensiles à thé de Tamba qui ont été hérités et conservés par les maîtres du thé de chaque époque. De plus, nous reproduirons l’espace du salon de thé et combinerons divers outils cuits au four de la préfecture pour faire découvrir une partie de l’univers de la cérémonie du thé.”

2/ The world of Tamba ware season 7 : “La vaisselle Tamba, qui compte parmi les six anciens fours du Japon, est née à la fin de la période Heian en incorporant les techniques céramiques de la vaisselle Tokoname et de la vaisselle Atsumi (toutes deux de la préfecture d’Aichi) dans la région de Tokai. Les œuvres racontent les origines de Tamba-yaki, comme la faïence avec des peintures inscrites et des pots à quatre oreilles, nous présentons des œuvres de la collection Hiroshi TANAKA, qui a été désignée comme bien culturel matériel important de la Préfecture de Hyōgo, en mars 2018.”

Je termine cette belle journée à Tachikui, par la visite de la galerie Tanbungama109, 2ème galerie de Masafumi OHNISHI. J’ai découvert ce céramiste en acquérant un Yunomi via la galerie Yakimono Naganawa, à Tokyo. Il est l’aîné de la 4ème génération du Four Tanbungama.

Quel plaisir de le rencontrer dans sa nouvelle galerie. On a visité son studio / Atelier qui est adjacent à sa nouvelle galerie, puis nous sommes allés à sa 1ère galerie, son autre atelier et son four Noborigama, typique de Tamba. Ils sont situé à la sortie du village. Merci beaucoup OHNISHI san pour la visite et à bientôt !

Hôtel : Hotel Holonpia – Tamba-Sasayama – Préfecture de Hyōgo

Dimanche 9 Avril 2023

Me voilà partie de Tamba Sasayama, dans la préfecture de Hyōgo pour la ville d’Okayama dans la préfecture d’Okayama. Un train local, à travers les vallées et la nature, en direction d’Ôsaka, pour attraper le Shinkansen et direction le Smile Hôtel à Okayama. C’est la 4ème fois que je viens à Okayama et c’est une ville agréable, proche de la mer intérieur et surtout de Naoshima.

Les bagages déposées, je repars rendre visite à Toshiaki SHIBUTA. J’ai découvert son travail par Laurence FRANCESCHINI et Kayoko HAYASAKI de L’Atelier Céramique Paris au village Saint Paul, dans le Marais, Paris 4ème où j’ai appris à tourner, tournasser et émailler pour comprendre les gestes de la céramique.

SHIBUTA san est un Céramiste Artiste de Bizen. Sa définition de son travail est la suivante : “Nos vies sont avec la nature. Mes œuvres sont issues d’une observation élaborée de la nature. La vaisselle de Bizen est une beauté de forme naturelle composée de quatre éléments : argile, feu, eau et vent. Comprendre et communiquer avec les personnages des quatre éléments est une partie importante de ma création. Et puis, je crée des œuvres à travers le Japon et l’Europe, Lumière et Ombre, Tradition et Modernité.”

Il m’a présenté son atelier et j’ai choisi les Céramiques pour la Collection NATSU 2023, puis on est allé voir le four à bois où il fait sa cuisson annuelle. Pour finir, cette journée, nous sommes allés voir son exposition KERAMOS 14.0 à la Gallery Toga qu’il partage avec 2 autres céramistes de talent. Merci beaucoup pour toutes ces visites et pour l’entrée en matière dans la céramique de Bizen !

Le Totem des 6 anciens fours japonais : Nihon Rokkoyō. Voici celui de Bizen-yaki qui est situé près du Bizen Pottery Museum, à Inbe, préfecture d’Okayama.

Hôtel : Smile Hotel Okayama – Okayama – Préfecture d’Okayama

Lundi 10 Avril 2023

Si vous me suivez depuis le début du Ceramic Tour, ma copine Keiko, de Suzuka dans la préfecture de Mie, m’a rejoint à Okayama car elle est originaire de cette ville. Nous sommes partis pour une belle et longue journée pleine de rencontres.

Nous avons fait un tour au sanctuaire Kibitsu-jinja, à Okayama. Ce n’est pas tous les jours que l’on peut communiquer avec un démon. Mais c’est pourtant ce qui est possible dans ce sanctuaire ! Le démon s’appelle Ura, il est connu pour ses capacités de divinations. Je vous rassure, nous n’avons pas essayé mais le lieu est chargé.

Le bâtiment principal et le bâtiment de culte ont été reconstruits en 1425 et ont été reconnus Trésors nationaux, car ce sont les seuls bâtiments au Japon à avoir été reconstruits selon le style architectural Kibitsu-zukuri.

Ce sanctuaire contient encore des objets rappelant la légende du prince Kibitsuhiko-no-mikoto et de l’ogre Ura qu’il aurait vaincu, tels que la pierre où il aurait déposé sa flèche ou le pot sous lequel il aurait enfui la tête de l’ogre, permettant ainsi de s’immerger dans le décor de cette légende.

Lors de la cérémonie du Narukama Shinji, des personnes peuvent se faire prédire l’avenir grâce au bruit que produit un pot posé sur le feu. Un sanctuaire qui entretient des liens étroits avec la légende de Momotaro et qui abrite un impressionnant et splendide long couloir de 360 mètres de long qui est considéré comme une construction historique de grande valeur.

Notre route continue pour visiter la brasserie de Sake (Sakagura)« Itano Shuzou Honten » (www.futamo.jp), dans le quartier de Kita, à Okayama, dans la préfecture du même nom. Fondée en 1870, c’est Keiko ITANO qui est la responsable de la fabrique, elle a été notre guide jusqu’à la dégustation. C’est une très bonne amie à Keiko.

J’avais rencontré ITANO san au Salon du Sake 2022 avec Megumi donc c’était super de la revoir dans son environnement de travail. Cette Sakagura a un sake particulier qui est lié à Bizen-yaki. Des longs tubes en céramique de Bizen sont plongés dans les cuves à riz, accrochés par une corde. La poterie ne sent pas le riz ou l’alcool, c’est surprenant. Cela donne au Sake un goût fumé qui est excellent 🤎 avant de partir nous sommes allés manger un très bon Kitsune Udon dans un petit restaurant.

Keiko sera présente au Salon du Sake 2023, venez goûter ce sake : Futamo Omachi Tsurushi Bizenyaki Junmai “Futamo Sake Brewery“. Merci beaucoup à toi Keiko, on se reverra mercredi prochain à Bizen.

Il y a des rencontres qui touche au coeur, à la passion, où il suffit simplement de toucher et de caresser pour comprendre la céramique, oublier les mots et les explications mais tout simplement regarder et apprécier. Une connection importante qui a confirmé l’importance de mon projet.

Merci beaucoup Keiko san de m’avoir fait rencontrer maître Yuho sensei 金重有邦 et ses 2 fils Shūsaku KANESHIGE 金重周作 et Yōsaku KANESHIGE 金重陽作 de Tokobo Yu 陶工房斿.

Shūsaku KANESHIGE 金重周作 nous a amené voir le “Inbe Minami Ōgama Site”. Un site avec des anciens fours communaux de la période Muromachi à la période Edo qui a cuit de la vaisselle Bizen au pied du mont Kayabara. 

Le site Inbe Minami-Ōgama (伊部南大窯跡) est situé à environ 200 mètres au sud de la station Inbe sur la ligne JR West Ako. Il se compose de trois fours: le four Est, le four Central et le four Ouest, ainsi qu’un “Monohara” où les objets endommagés et les outils du four ont été jetés.

Le four Est est le plus grand four du Japon, avec une longueur totale de 54 mètres et une largeur de 5 mètres. Le four Central mesure environ 30 mètres de long et 2,3 mètres de large. Le four Ouest mesure environ 31 mètres de long et 2,8 mètres de large. Les fours ont une structure de tunnel noborigama avec un plafond voûté s’étendant sur la pente de la montagne. Ces fours étaient utilisés pour produire en masse des pots, des bocaux, des bouteilles de sake, des mortiers et d’autres articles pour le quotidien. La quantité de bois de chauffage nécessaire pour une cuisson pouvait atteindre 60 tonnes et les fours pouvaient tirer de 34 000 à 35 000 pièces à la fois

Plus à l’ouest du four ouest se trouve le site du four Tenpō, qui a été construit vers 1840 et a fonctionné jusque vers 1885–1886. Environ 18,5 mètres de long et 4,5 mètres de large. De plus, un petit four de la période Heian d’une longueur totale d’environ 4 à 5 mètres et d’une largeur inférieure à 1 mètre a été trouvé à une altitude de 70 mètres à mi-hauteur de la montagne.

Le site a été désigné lieu historique national le 13 mai 1959.

Après cette journée incroyable et intense, Keiko me dépose chez Tenmaya, et je pars m’acheter des nigiri sushi délicieux. Bonne nuit et à demain.

Hôtel : Smile Hotel Okayama – Okayama – Préfecture d’Okayama

Mardi 11 Avril 2023

Ce matin, je pars à la rencontre de Hiroshi TOYOFUKU 豊福博 dans son atelier loin de la ville de Bizen. Il faut beau et chaud aujourd’hui. J’aime les lieux où se trouve les potiers. La connection avec la nature. La cheminée et les tas de terre récoltée. Les oiseaux chantent, la rivière Hattoji s’écoule et le train local passe non loin de l’atelier. ❤ 

J’ai découvert cette artiste, il y a quelques années sur Instagram. Un artiste céramiste avec une expression unique et moderne en utilisant la technique du « pétrissage naturel ou shizen-nerikomi », qu’il a apprise à Bizen pour se rapprocher de l’argile d’origine récoltée pour maintenir ces textures brutes.

En « construisant à la main » sans tour, il s’assure que l’argile reste aussi proche que son état d’origine. La surface nue et non émaillée de ses œuvres n’est décorée que par les marques de feu et de cendre de pin pendant la cuisson d’une semaine. Merci beaucoup Hiroshi san pour votre accueil.

TOYOFUKU san me dépose à l’école Shizutani qui est unique dans son style. C’est la plus ancienne école publique du Japon, fréquentée par les gens du peuple, inscrite au titre de premier site du patrimoine du Japon, en 2015. Il faisait beau et chaud, le site est immense, le voir en activité est une chance, avec tous ces élèves en uniforme, dans un tel silence. 

Construite en 1670, incluant l’auditorium, un trésor national entouré par un mur de pierres, le “Sekihei” qui mesure environ 765 mètres de long, environ 1,8 mètres de large et environ 2 mètres de haut et est exposé en partie au sud, à l’est et à l’ouest. Le Sekihei a été habilement conçu avec des pierre et a une forme semi-cylindrique qui est rare au Japon.

Ma partie préférée est toutes les céramiques utilisées pour les tuiles du toit réalisées en poteries de Bizen. La couleur est incroyable car on a l’habitude au japon des tuiles gris anthracite, vertes ou bleues. 

Les environs de l’école offrent également différents panoramas. La plupart des bâtiments qui y sont construits figurent également parmi les biens culturels importants du Japon, y compris le sanctuaire Shizutani-jinja. En automne, les deux pistachiers chinois présents sur le terrain de l’école se couvrent de rouge et de jaune.

De retour à Inbe, la visite du Bizen Pottery Museum, à côté de la gare, est nécessaire pour voir l’évolution de Bizen-yaki et les pièces des trésors nationaux de Bizen. C’est un bâtiment en béton, austère, sur 4 étages. Je l’ai visité “seul” encore une fois, comme beaucoup de musées, galeries, village pendant mon ceramic tour.

Parce que la vaisselle de Bizen n’utilise pas de glaçure, il faut plusieurs jours pour la cuire. Les caractéristiques de chaque pièce seront différentes selon la température du four, la quantité de braises et de cendres produites, et la trajectoire du feu dans le four. Bizen-yaki est appréciée pour son charme esthétique profond, mais reste également utilitaire. Elle ne se fissure pas et ne se casse pas facilement. On dit qu’elle améliore le goût de l’eau et préserve sa fraîcheur. Pour cette raison, elle est utilisée comme contenant pratique pour le quotidien.

Bizen-yaki a de fines irrégularités sur sa surface, donc lorsqu’elle est utilisée comme verre à bière, la finesse des bulles dure plus longtemps que dans d’autres céramiques. Comme vase, les fleurs durent également plus longtemps. La surface de la vaisselle de Bizen contient des pores fins qui aident à purifier l’eau, la gardant plus fraîche et plus longtemps. Les pores fins et la teneur en fer de la terre conservent la température du thé chaud, ainsi que la fraîcheur des boissons froides comme la bière.

La couleur de Bizen-yaki change au fil du temps, ce qui en fait un bel objet, pour toute la vie. C’est pour cette raison, que Bizen-yaki doit absolument être utilisée et son charme apprécié au quotidien.

Hôtel : Smile Hotel Okayama – Okayama – Préfecture d’Okayama

Mercredi 12 Avril 2023

Aujourd’hui, un peu de pluie le matin. On se retrouve avec Keiko, à Kurashiki car elle a travaillé dans cette ville, à l’ouest de la ville d’Okayama. On part visiter le quartier historique de Kurashiki Bikan.

La vieille ville, qui se distingue par les Kominka (maisons traditionnelles) en murs blancs et robustes et les saules pleureurs alignés sur les rives de la rivière Kurashiki, est classé au : quartier important de préservation pour des ensembles de bâtiments traditionnelles.

Dans les années 1600, Kurashiki a prospéré car les transporteurs de marchandises pouvaient s’y croiser. Avec ses lieux culturels : comme le Musée d’Art Ōhara (on a visité que la partie Mingei) et ses collections de chefs-d’œuvre internationaux ; le Kurashiki Mingei-kan, musée d’art populaire (fermé malheureusement) qui présente une collection d’environ 700 objets d’art folklorique.

Les quartiers de Honmachi et Higashimachi, comme l’allée d’accès au sanctuaire historique Achi-jinja, proposent un décor qui semble s’être figé dans le temps. La plupart de ces quartiers ont été désignés quartiers historiques préservés.

L’après midi, Keiko ITANO de la sakagura nous a rejoint à la gare d’Inbe. Il fait beau et chaud désormais. Ce qui est appréciable à Inbe, ce sont toutes les galeries et les ateliers qui vendent de la poterie de bizen réalisée par les artisans locaux et non par des “company” de production de masse. Bizen a gardé sa force de caractère et perpétue cette tradition. C’est vraiment çà que j’aime dans la vraie céramique japonaise.🤎

Nous partons rendre visite à Chikara SHIBAOKA 柴岡 力, potier de Bizen-yaki. Il nous explique tout le long procédé pour créer les poteries de Bizen. D’abord la terre est extraite en montagne (Yama tsuchi 山土) ou près de la mer (Ta tsuchi 田土), puis elle est conservée 10 ans. SHIBAOKA san a même de la terre de 60 ans d’âge. Une fois sèche, la terre est gris clair ou gris foncé, et compacte.

Une fois mise dans l’eau, elle se liquéfie. Elle est passée dans un premier bassin et mélangée à la main ou à l’aide d’un remueur. Puis elle passe dans un premier tamis direction un premier bac. Il y a 3 bacs au total, avec 3 finesses de terre différente. Chaque terre a une utilisation, plus c’est fin plus la pièce sera précieuse.

Ensuite, elle est récoltée dans le bassin pour être mise à sécher dans des bacs à l’air libre. Une fois la texture idéale, le potier peut la travailler dans son atelier. SHIBAOKA san nous a fait visiter son atelier, fait une démonstration, puis nous sommes partis à la découverte d’un vieux four communal (non-utilisé) de l’époque Edo.

  • Hidasuki : cordes de riz attachées autour de la pièce.
  • Botamochi : une “tache” de couleur claire.
  • Goma : cendres de pin créant des petits points comme grains de sésame.
  • AoBizen : bizen-yaki gris bleu.
  • Sangiri : enfouissement partiel de la pièce dans la cendre.
  • Fuseyaki : poser une pièce plus petite sur une autre plus grande.

Je vous invite à chercher les noms en japonais sur le net pour voir des photos des styles. Arigatō Gozaimashita Shibaoka san !

Nous continuons nos visites des potiers de Bizen, en compagnie de Keiko et Keiko. Nous rendons visite à Sō ISEZAKI 伊勢崎創, 3ème fils, du maître/potier Mitsuru ISEZAKI 伊勢崎満 et Disciple de Joji YAMASHITA 山下譲治. Nous étions dans la maison traditionnelle japonaise de son père où est située la galerie.

Il nous a fait visiter son atelier, son jardin où on croise une statue réalisée par son père et des jarres de l’époque Momoyama (1573-1603), le four Noborigama et son grand atelier. Il utilise également de la terre est extraite en montagne (Yama tsuchi 山土) ou près de la mer (Ta tsuchi 田土).

Quel honneur de le rencontrer et qu’il nous présente son travail. Merci beaucoup pour le livre « The Bizen From Earth and Fire, Exquisite Forms”, je repars avec plein d’infos en tête.

Pour terminer cette belle journée, nous sommes retournés chez Yuho KANESHIGE et ses fils Shusaku et Yosaku. Boire un bol de matcha, accompagné de douceurs délicieuses. Découvrir des pièces d’exception de Yuho sensei et le magnifique travail du studio Yu Kobo.

“Il y a des rencontres qui touche au coeur, à la passion, où il suffit simplement de toucher et de caresser pour comprendre la céramique, oublier les mots et les explications mais tout simplement regarder et apprécier. Une connection importante qui a confirmé l’importance de mon projet : Maison Wabi-Sabi”.

Nous avons terminé cette belle journée dans un restaurant de poisson : Okaniwa à Okayama🐠🐟🦑. Délicieux avec un accueil chaleureux ! Merci beaucoup.

Hôtel : Smile Hotel Okayama – Okayama – Préfecture d’Okayama

Jeudi 13 Avril 2023

Mon séjour à Okayama, plus précisément à Bizen et Inbe, a été riche d’enseignements et de rencontres. Je repars avec beaucoup d’informations pour Maison Wabi-Sabi.

Je prends la direction de Sabae, dans la préfecture de Fukui. Je pars découvrir le dernier des 6 anciens fours japonais : Echizen. La route est longue en train et les paysages sont superbes, le long du lac Biwa. J’ai surtout pris des vidéos de paysages.

L’arrivée à Sabae me permet de me reposer à mon hôtel car la journée du lendemain sera très intense et intéressante.

Hôtel : Sabae Daiichi Hotel – Sabae – Préfecture de Fukui

Vendredi 14 Avril 2023

Le Totem des 6 anciens fours japonais : Nihon Rokkoyō. Voici celui d’Echizen-yaki qui est situé dans le Echizen Pottery Village Park, à Echizen, préfecture de Fukui. “C’est le dernier des 6 anciens fours japonais que j’ai visité : Proud !”

Maison Wabi-Sabi travaille en partenariat avec le département artisanat de la préfecture de Fukui. C’est grâce à Paris KUMI que j’ai rencontré Saori KOMATSU à Paris. Cela m’a permis de proposer à la vente les Céramiques de Housaigama, dans la collection FUYU 2022.

J’ai donc rendez-vous à mon hôtel, avec KOMATSU san et Trevor BOGNA (mon super interprète). Nous partons au “Echizen Pottery Village Park” pour une visite guidée par Ryō ICHINOSE du “Fukui Prefectural Museum of Ceramic” et Yuka KURASAWA du “Echizen Old Kiln Museum”. Une visite complète, intéressante et surprenante !

Ensuite nous avons fait une pause Matcha et Wagashi pour enfin découvrir l’exposition temporaire de Fucho SHIRAKOSHI. Bien évidemment, je suis reparti avec un Guinomi pour ma collection.

Nous avons déjeuné chez “Daikonya” pour manger la spécialité locale : Oroshi Soba おろし蕎麦, des nouilles de sarrasin froides servies dans une sauce savoureuse à base de dashi et garnies de daikon râpé, d’algues nori râpées et d’oignons verts. Oishii !

Après notre déjeuner, nous avons visité “Echizen-yaki Cooperative” pour découvrir une grande variété des potiers d’Echizen et leurs créations. Hâte de travailler sur les futures collections pour Maison Wabi-Sabi.

Puis nous sommes allés rendre visite à YOSHIDA san de Housaigama, dans son Atelier / Galerie. Découvrir son travail et ses nouvelles créations. Son fils était à Tokyo, je le rencontrerais une prochaine fois. Merci beaucoup pour nos échanges très intéressants et surtout les traductions faites par Trevor BOGNA ! (impressionnant !)

Hôtel : Sabae Daiichi Hotel – Sabae – Préfecture de Fukui

Samedi 15 Avril 2023

Le 6ème et dernier four japonais est visité ! Avec beaucoup de fierté, j’ai accompli la découverte des 6 fours emblématiques japonais. Je repars donc pour de nouvelles aventures sur la côte sud-est de Honshū, près du Fujisan, dans la ville de Fujinomiya, préfecture de Shizuoka. Je connaissais Fujiyoshida de l’autre côté de Fujisan, quand j’avais grimpé le mont en Août 2011.

Cette fois-ci, je viens à Fujinomiya pour rencontrer un potier “coup de coeur”, découvert sur Instagram. Mon hôtel est le “Fujinomiya Fujikyu Hotel” dans lequel, j’ai loué une chambre avec vue imprenable sur le Mont Fuji.

Sauf que j’arrive à Fujinomiya, avec un temps brumeux et pluvieux, et la vue sur le Fujisan est inexistante ! mais je ne me laisse pas abattre car demain, il prévoit un temps superbe. Cette journée me permet de travailler à l’hôtel et de me reposer car le Ceramic Tour est intense. (si vous avez la chance de découvrir cette glace Häagen-Dazs : elle est DELICIOUS !)

Hôtel : Fujinomiya Fujikyu Hotel – Fujinomiya – Préfecture de Shizuoka

Dimanche 16 Avril 2023

Je me lève, j’ouvre le rideau de la chambre, et bien non ! c’est toujours un peu couvert mais au loin, je vois du ciel bleu ! Il est 8 heures et j’ai RDV vers 10h avec Hisashi SATOH (céramiste “Coup de coeur”) et sa femme dans le lobby de l’hôtel.

C’est un honneur de les rencontrer car nous n’aurions pas dû nous rencontrer (je vous raconterais l’histoire plus tard). En attendant, nous voilà partis pour le sanctuaire “Fuji Hongū Sengen Taisha” qui est à la tête de tous les sanctuaires dits « Asama ». Ces derniers, environ 1 300 dispersés dans tout le Japon, ont été principalement édifiés pour vénérer les divinités liés aux grands volcans comme le mont Fuji ou le mont Asama et apaiser la colère de ces derniers.

Fait attesté par des archives historiques, il a été construit en 806 à son emplacement actuel pour accueillir et vénérer une divinité qui se trouvait autrefois dans un autre endroit situé à environ 6 kilomètres plus au nord. Il s’agit du Yamamiya Sengen, qui est un excellent exemple d’ancien site de culte du mont Fuji : ce lieu sacré n’est pas véritablement composé d’un édifice principal, mais plutôt d’une vaste étendue d’arbres anciens.

On a prié ensemble les divinités, on s’est promené, j’ai acheté un Ema de ce temple et un porte-bonheur. Le soleil est arrivé d’un coup et la chaleur qui va avec ! Les divinités nous ont-elles entendues. Merci pour cette belle découverte Satoh san !

Ensuite, nous sommes allés au Shiraito falls (白糸の滝 Shiraito no Taki), elles sont situées sur les contreforts sud-ouest du mont Fuji. Classées parmi les 100 plus belles chutes d’eau du Japon, la cascade de 150 mètres de large est alimentée par l’eau de source du volcan et s’écoule du bord d’une falaise de 20 mètres de haut en minces ruisseaux blancs qui ressemblent à des fils de soie suspendus – d’où son nom.

La base de la cascade est facilement accessible depuis la route via un sentier pédestre en quelques minutes seulement. En chemin, il y a de belles vues sur les chutes d’Otodome, une autre colonne d’eau de 25 mètres de haut. C’est le printemps et tous les “verts” sont présents, peu de monde donc on peut profiter du spectacle.

Tadaaa !!! en repartant des chutes d’eau, Fujisan apparaît entre les quelques nuages qu’il reste dans le ciel, il fait beau et la température est tellement agréable.

Nous partons au Asagiri Food Park, pour visiter la Sakagura “Fujimasa Sake” qui a été créée dans la ville de Fujinomiya, préfecture de Shizuoka, en 1866, à la fin de l’ère Edo. En 2012, elle a déménagé ici, au pied ouest du mont Fuji et a commencé à fabriquer du Sake à une altitude de 900 mètres au-dessus du niveau de la mer. La région très pittoresque, qui est célèbre pour avoir l’air le plus agréable et l’eau la plus claire autour du mont Fuji, permet au Sake de vieillir facilement. S’installer et fabriquer du Sake ici est l’un des souhaits de longue date des propriétaires depuis la 7ème génération. Merci beaucoup à Yuka SAWADA pour la dégustation super fun et la visite !

Puis nous visitons la fabrique de Thé vert “Fujien”, où nous avons goûter un thé récolté de la semaine, un goût incroyable ! Merci beaucoup à Satoh san pour cette découverte.

Enfin nous allons nous promené au bord du Lac Tanuki (田貫湖 Tanukiko) qui est situé dans un coin du vaste plateau d’Asagiri, ville de Fujinomiya, préfecture de Shizuoka (côté ouest du mont Fuji). Le lac : 1,0 km d’est en ouest, 0,5 km du sud au nord et 4,0 km km de circonférence. Un lieu idéal pour camper et une vue imprenable sur le Fujisan.

Fujisan veille sur nous, j’adore cette montagne, elle est hypnotique ! Quelle belle journée remplie de nature. De belle rencontres et découvertes. Nous reprenons la route pour aller chez Monsieur et Madame SATOH. Leur maison donne d’un côté sur la rivière et de l’autre sur le Mont Fuji. On entend l’apaisant cours d’eau quand nous sommes dans le salon.

Il me fait découvrir son atelier, ces créations, le beau jardin japonais entretenu, dans le détail, par sa femme. Dans le salon, des chawan magnifiques, un tokonoma 床の間. On parle Wabi-Sabi, Ido-chawan, Chanoyu, Matcha, Céramiques, pourquoi mon projet, pourquoi son projet … C’est une rencontre que j’affectionne beaucoup.

Comme je vous le disais dans le post sur le “Fuji Hongū Sengen Taisha”. Je n’aurais pas dû rencontrer Hisashi SATOH.

Honoré de travailler avec SATOH san et fier que mon travail soit reconnu : arigatō gozaimasu ! Quelle belle journée ! Quelle chance de voir Fujisan dans toute sa splendeur ! Merci beaucoup Madame et Monsieur SATOH pour cette belle rencontre.

Hôtel : Fujinomiya Fujikyu Hotel – Fujinomiya – Préfecture de Shizuoka

Lundi 17 Avril 2023

Avant de repartir à Tokyo, je vais visiter le “Mount Fuji World Heritage Center Shizuoka” réalisé par l’architecte japonais : Shigeru BAN. C’est le Centre du patrimoine mondial du mont Fuji, Shizuoka (静岡県富士山世界遺産センター, Shizuoka-ken Fujisan Sekiisan Center), il est dédié au mont Fuji. 

Ouvert en 2017 pour commémorer la désignation de la montagne en tant que site du patrimoine mondial de l’UNESCO, quatre ans auparavant. Le bâtiment a une forme conique inversée qui se reflète dans l’étang extérieur pour révéler la forme de la montagne emblématique.

À l’intérieur du musée, les visiteurs traversent une passerelle en pente de 200 mètres de long qui serpente à travers et autour des étages pour accéder aux différentes zones du centre. Cela m’a rappelé mon ascension en 2011 !

Dans le centre se trouvent également des fonctionnalités intéressantes, une variété d’expositions sur la sismologie, l’histoire et l’importance culturelle du volcan notamment des intervalles de temps et des expositions interactives qui révèlent la formation de Fujisan et la manière dont les humains ont interagi avec lui à travers les âges. Vous avez accès à la bibliothèque qui regorge de livres à propos du Mont Fuji.

De retour à l’hôtel, Madame et Monsieur SATOH sont venus me chercher, pour me conduire à la gare de Shinkansen : Shin-Fuji, pour prendre la direction de Tokyo. Il fait beau et je dis au-revoir au Fujisan et à SATOH san. Arigatō gozaimashita et à bientôt.

J’arrive à mon hôtel Sotetsu Fresa-in, à Tokyo, en milieu d’après midi. Il est situé dans le quartier de Minato-ku. C’est le même qu’à mon arrivée, comme çà, la boucle est bouclée.

Pour ma dernière soirée, je retrouve Koichiro ISAKA, le propriétaire de la Gallery St Ives Tokyo, son assistante Rumi KOIKE et un futur jeune potier Yutaro ANZAI. Quel plaisir de les retrouver pour un dernier dîner (français) à Tokyo.

On a parlé Japon, France, Céramiques, Mingei et Ceramic Tour. On a bien mangé également. Merci beaucoup Koichiro pour tes conseils et à bientôt à Tokyo.

Hôtel : Sotetsu Fresa Inn – Arrondissement de Minato – Tokyo – Préfecture de Tokyo

Mardi 18 et Mercredi 19 Avril 2023

Ohayo Gozaimasu ! Il est temps de dire au-revoir au Japon et de le remercier affectueusement. Merci beaucoup à toutes mes rencontres pendant ce Ceramic Tour 2023 et vous toutes et tous qui m’avez suivi durant ces 6 semaines. C’était intense, soutenu, enrichissant, plein d’émotions difficile à décrire et à écrire.

Je tenais aussi à remercier Tori AMOS, Ryuichi SAKAMOTO, Hania RANI, Joe HISAISHI et le Studio GHIBLI, « Jazz is everywhere » sur YouTube, de m’avoir accompagné pendant ce Ceramic Tour 2023.
No Music – No Life

Parti en retard de Tokyo. Boeing 747 rempli mais en Premium Economy ! Arrivé à Francfort après 14h de vol par le pôle nord, arrivé 20min avant le départ de la correspondance pour Paris. Râté ! Merci beaucoup Lufthansa pour l’hôtel et dîner. Je rentre à Paris demain matin dans l’avion de 7:05.

Cette fois-ci c’est la bonne, je suis arrivé à Paris et je retrouve la joie du très connu et reconnu RER B. Je vais me reposer un petit peu et envoyer les commandes passées sur le site pendant mon absence.

Ne manquez pas la prochaine collection NATSU 2023 : inspirée du Ceramic Tour 2023. La découverte des 6 Anciens Fours Japonais. Les rencontres avec les potiers. Les styles régionaux de céramique. La nature, l’argile, l’eau, le ciel, le vent et le feu. Les Céramistes japonais n’ont pour la plupart jamais été présentés en France. Ce sera un honneur de vous les faire découvrir.