Poterie d’Iga – Iga-yaki – 伊賀焼
Iga-yaki ou la poterie d’Iga est fabriquée dans le district d’Ayama, dans la préfecture de Mie, de la région du Kansai. Maison Wabi-Sabi vous raconte l’histoire du four N°35, de la carte des 100 fours japonais visible dans le livre “Connaître et réaliser la Céramique Japonaise“.
On dit que la céramique Iga a été créée pendant la période Nara (710-794), mais les principaux articles cuits à l’époque étaient des mortiers et des pots. On dit qu’à l’époque, il n’y avait pas de différence significative entre Iga et Shigaraki. Le principal point de divergence avec la céramique Iga est apparu pendant la période Azuchi-Momoyama, lorsque la culture du Wabi-Sabi et de la cérémonie du thé était florissante.
De nombreuses pièces distinctives d’Iga ont été produites à cette époque, y compris des pièces avec des motifs en forme de vagues qui ont été créées à l’aide de spatules ou d’une technique consistant à casser délibérément la pièce à la main pour générer une « beauté désaccordée ».
Ce style de vaisselle Iga a été soutenu par Sadatsugu TSUTSUI 筒井 定次 (1562-1615), seigneur féodal de ce qui était alors la province d’Iga, et Takatora TŌDŌ 藤堂 高虎 (1559-1630), également seigneur féodal. Ce genre de pièces était particulièrement prisé dans les cérémonies du thé pour le sens du Wabi-Sabi qu’ils évoquaient. Ainsi, à partir de Sen no Rikyū 千利休 (1522-1591), la céramique Iga est devenue très appréciée de nombreux maîtres de la cérémonie du thé.
On dit que les poteries d’Iga sont assez similaires aux poteries de Shigaraki, qui proviennent de la préfecture voisine de Shiga, mais il existe des différences. Les céramiques d’Iga ont tendance à être plus durs et plus lourdes que les poteries de Shigaraki et ont des poignées ou comme le dit le dicton « Iga a des oreilles, Shigaraki n’en a pas », les oreilles » se référant aux poignées. Ces oreilles sont une caractéristique d’un type de céramique Iga connu sous le nom de « Tsutsui Iga », né pendant la période Azuchi-Momoyama (1568-1600).
Aujourd’hui, la vaisselle Iga se compose principalement de vaisselle à usage quotidien, mais à l’époque Azuchi-Momoyama, des cruches et des vases à eau étaient fréquemment produits. Cet artisanat a été abandonné après la disparition de la période Azuchi-Momoyama en 1600. Cependant, au milieu des années 1700, les céramiques d’Iga ont recommencé à produire des produits de première nécessité, bénéficiant d’un sol argileux de haute qualité et d’un bois de chauffage abondant.
Les principales zones de production de cet artisanat sont les sites de Makiyama et Marubashira dans le district d’Ayama. Une caractéristique notable est sa peau rougie et resserrée, unie et forte. L’autre caractéristique notable d’Iga est sa qualité vitreuse et verdâtre connue sous le nom de glaçure « vidro » qui est produite par cuisson à haute température. La glaçure « vidro » se produit lorsque des cendres tombent et adhèrent à la céramique cuite à haute température, produisant une qualité vitreuse. Plutôt que de simplement laisser les cendres cuire là où elles sont collées, l’apparence des pièces est soigneusement étudiée et le placement des cendres est modifié par l’artisan.
Il poursuit la beauté non pas dans une forme raffinée, mais plutôt dans une forme déformée. L’esthétique Wabi-Sabi peut être vue dans le verre teinté en vert qui coule sur la surface, converti à partir de cendres lorsqu’il est chauffé à haute température, les brûlures causées par les flammes et les motifs en forme de fissure. Iga-yaki, avec son style brut et simple, a été désigné comme Artisanat Traditionnel National.
Source des photos : pref.mie.lg.jp / noren_kyoto
