Japonisme et Culture culinaire
Alors pourquoi cette introduction à Japonisme 2018, en premier parce que c’était incroyable tous ces évènements en Île de France et en second parce que l’art de vivre japonais fait écho à Maison Wabi-Sabi. Itadakimasu 頂きます est une expression utilisée avant les repas. Elle signifie littéralement “recevoir”, pour montrer sa gratitude pour la nourriture et son implication. Il est de coutume de baisser la tête et de joindre les mains comme pour une prière. Gochisōsama Deshita 御馳走様でした est utilisé après les repas et peut littéralement être traduit par : Merci pour le repas.
Table japonaise et art de vivre au quotidien
L’année 2018 marque le 160ème anniversaire des relations diplomatiques entre le Japon et la France. Le 150ème anniversaire du début de l’ère Meiji lorsque le pays s’ouvrit à l’Occident.
Portée par les gouvernements français et japonais, Japonismes 2018, une riche saison culturelle nippone, est un petit bout de Japon qui avait prit ses quartiers à Paris, en Île-de-France et dans toute la France de juillet 2018 à février 2019.
Expositions, théâtre, concerts, cinéma, gastronomie, art de vivre, danse mais aussi sport, soit plus de 50 événements ont investit les plus grandes institutions culturelles à Paris et en région. Le titre de la manifestation : Japonismes 2018, fait référence au premier engouement des artistes français pour cette culture. C’est notamment les peintres, qui ont largement été influencés par les estampes japonaises au 19ème siècle.
Un siècle et demi après, cette grande saison culturelle a permis de renforcer les liens d’amitiés entre les deux peuples. Elle a mise en valeur leur sensibilité commune : un intérêt profond pour une esthétique harmonieuse et un goût pour l’art de vivre.
Source des photos : japonismes.org
Interview entre un mixologue et un gastronome
Sur le site de l’évènement, vous pouvez lire une interview du Mixologue, Shuzo NAGUMO, avec le Gastronome du Sake, Yusuke MIYASHITA. Le thème est “Fusionner l’opulence de la table japonaise à l’art de vivre au quotidien dans le monde”. Défi lancé par le projet épisodique de Japonismes 2018 dont la culture culinaire japonaise a participé à motiver le projet.
Vous pouvez retrouver les 2 parties de l’interview : Partie 1 et Partie 2. Voici le résumé de cet échange. Pour information, le mot “sake” est écrit sans accent par respect pour l’écriture en romaji.
Yusuke MIYASHITA et Shuzo NAGUMO (Source : japonismes.org)
La Culture culinaire Japonaise
La cuisine japonaise ou « washoku » est en vogue depuis plusieurs années. La frénésie qui en a résulté n’a pas cessé de monter à l’extérieur du Japon. En France le nombre de restaurants japonais tend à croître au fil des années.
Le mixologue Shuzo NAGUMO (gauche) et le gastronome du sake Yusuke MIYASHITA (droite) ont animé des ateliers. La série « Apprendre/Découvrir/Penser la culture culinaire japonaise » a exploré le charme et les possibilités du sake et du thé japonais, à travers leur mariage avec les mets.
Source des photos : japonismes.org
La réaction des invités français
Les professionnels du sake sont vraiment techniques. Cela n’a pas été facile de réaliser un atelier de sake aux Français car ils sont imprégnés par la culture du vin.
Il y a de plus en plus de restaurants de cuisine japonaise dans Paris. L’intérêt porté au sake est devenu très fort. À peine l’annonce a été publiée et toutes les places étaient réservées avec une longue liste d’attente.
Cependant un intérêt fort ne signifie en aucune façon que le sake est devenu une boisson courante chez le grand public. Un bon exemple serait les récipients pour boire le sake. Étant donné qu’en France les gens ont naturellement l’habitude des verres à vin. Ils se sentent plus à l’aise d’utiliser un verre à vin qu’une petite coupelle de sake (sakazuki ou guinomi).
Ces 2 derniers est ce qu’on appelle des récipients traditionnels pour le sake japonais. Les Japonais boivent le sake dans une vaisselle ayant cette forme depuis plus de mille ans. Il est important d’introduire le point de vue de la méthodologie concernant le service. Ils leur viendront alors l’envie de boire le sake dans un récipient japonais. S’ils l’essaient et le trouve bon, ils commenceront à se rendre compte que le sake a des charmes que le vin ne possède pas.
On ne risque pas d’être compris en se disant « ils comprendront en buvant » et « ils comprendront si c’est bon ». Si on veut faire accepter une culture différente, il est nécessaire de commencer par bien expliquer ce qui est différent, comment, et pourquoi.
Source des photos : japonismes.org
Donner de l’intérêt aux personnes extérieures au Japon
En ce qui concerne le sake, il faut aussi considérer la longue histoire de la poterie et celle du sake. Elle est en étroite relation avec la culture culinaire japonaise et celle des boissons alcoolisées. Il faut aussi susciter l’intérêt des gens en incorporant cet élément de la culture japonaise tournée autour du sake.
L’alcool est une porte d’entrée appropriée pour attirer l’attention des gens vers un aspect de la culture d’un pays. En faisant « vivre » l’expérience d’un sake, pour sentir la profondeur de sa culture et non pas pour découvrir une simple boisson alcoolisée. Le sake pourrait devenir un déclic pour que les uns s’intéressent à la poterie japonaise ou à la voie du thé “Sadō 茶道”.
Aussi bien pour le sake que pour le thé mais il est important de transmettre correctement et de proposer une expérience. Les gens doivent comprendre à travers leurs propres sens, le monde du sake et celui du thé japonais.
Bien qu’il soit important que les gens fassent l’expérience de l’origine de la culture japonaise. Chaque pays a une histoire et une culture qui lui est propre. Il ne faut pas hésiter à faire des propositions qui rentrent dans le vif de leurs quotidiens.
Dans la cuisine française, on introduit des essences venant de la cuisine japonaise. Il n’y a plus de ligne de démarcation entre les pays et dans le monde de l’alimentation. Cela amène à ce que le sake ait l’occasion de trouver sa place dans les restaurants du monde entier et plus uniquement dans les restaurants japonais.
Au 19ème siècle, la culture japonaise se faisait adopter par un pays en se mélangeant avec la culture propre de ce pays. L’appréciation et la diffusion de cette culture nouvelle sont transmises à la française. C’est le stade de la transmission des informations.