
Geert VAN DER BORGHT
(1955-)
Originaire de Vlaams – Brabant – Aarschot en Belgique. Son atelier est situé à Noduwez, en région Wallonne.
« Du Geste à la Parole : Mes œuvres mèneront au mieux dans un monde silencieux de contemplation et de méditation au-delà des concepts et de la dualité. »
Geert est un Oiseau libre, mais s’il doit se définir c’est plutôt Potier Céramiste. « Je ne m’enferme pas dans une cage, ni je ne me laisse pas enfermer dans un concept. »
C’est pendant ses voyages en France, qu’à l’âge de 17 ans, il rencontre la céramique pour la première fois sur la place de l’horloge à Avignon pendant un marché d’artisanat. Geert a commencé à faire de la poterie pendant ses études à l’Académie Royal à Anvers. Très peu de temps après il a ouvert son premier atelier.
Ses maîtres étaient Achille PAUWELS (1912-), Hugo RABAEY (1948-) (Académie Royale d’Anvers) et Jean CACHELEUX (1943-)(St Amand en Puisaye) en stage et en apprentissage chez lui.
Il utilise 3 types de fours : Four à gaz (9h à 12h de cuisson), Four à bois mixte, Four à bois car il veux créer de la céramique vivante. Dans le four à bois mixte « Mephistoles » (Michael OBRIEN – Charles BOTTIN) qui est en construction et son four à gaz combiné avec le bois, il utilise du bois dur et bien sec. Ce type de four consomme moins de bois et cuit relativement vite (de 8h à 9h). Le bois de chêne ou de hêtre donne de belles cendres.
Geert cuit 2 fois par an chez des amis. Il envisage 5 cuissons par an dans son nouveau four à bois qui est en construction. Dans sa créativité, il prend des risques comme il travaille dans un certain flux qui lui permet de mettre en pratique ses expériences passées. La répétition est toujours nouvelle et en même temps ancienne.
« Un mariage plus au moins harmonieux entre nature et culture. Je m’intéresse plutôt à la sève de l’arbre, pas tellement à son fruit. »
« Le mot « inspiration » me fait penser au mot français « inspirer ». Respirer ce qui vient de l’extérieur, par opposition à « expérience » et au verbe « expirer ». À propos de ce qui coule de l’intérieur vers l’extérieur. Les deux vont de pair, mais je ne m’intéresse que partiellement à l’inspiration et aux impressions extérieures, même si je suis conscient de l’affinité entre mon travail et celui de certains autres artistes. »
« Je m’intéresse à tout ce qui se trouve sous le soleil et qui sollicite une enquête approfondie. En tant qu’artiste, cependant, je n’ai aucune utilité directe pour ces choses, à moins qu’elles ne coulent dans le subconscient, où elles commenceront lentement à mûrir. Exempts du rationnel, ils se débarrasseront de leurs noms, de leurs coquilles, de leur image primitive et de leur langage. Finalement, ils deviennent une riche couche de compost, la matière première qui alimente ma créativité artistique. »
« Ma relation avec la céramique, la terre, le feu et les émaux est un amour à la fois ardent, passionnant et exigeant avec tant de découvertes, de surprises et d’échecs mais surtout un désir inépuisable de recommencer toujours à nouveau. »


« Celadon, goutte d’huile, Tenmoku, Kaki, émail de cendre, Shino, émail à base de roche, superposition de différents émaux, les surfaces composées à l’aide d’une diagramme linéaire. »
« Je travaille souvent en petits séries et je suis les saisons, mais cela devient difficile car elles ne sont plus aussi régulières qu’avant. En plus je sens parfois que l’automne approche en été, ou que l’hiver approche à l’automne… Au point de basculement des saisons, la plupart de la poésie se révèle dans mon travail. Là où la mélancolie et la nostalgie se rencontrent, entre un adieu et une perspective d’un nouveau départ. »
« La vie coule et stagner, c’est la mort. Mon but est plutôt de rendre conscient « l’esprit potier » et de le transmettre à ceux/celles qui y sont sensibles et qui en ressentent l’importance. Bien-sûr il est assez difficile de mettre l’esprit en mots. Par conséquent, ce transfert est plutôt intuitif et pas principalement cérébral et il n’est donc souvent possible qu’en étant immergé pendant un certain temps dans l’atmosphère d’un studio ou dans l’atmosphère d’une exposition. C’est plus une question de ressentir et de voir que de penser ou enseigner. On est en même temps co-créateur et passeur de notre métier.
« Ce qui n’a pas été enseigné ne peut pas non plus être enseigné. Chacun travaille et utilise ses propres possibilités, en s’appuyant davantage sur les matières qui ont été enseignées. Ce qui signifie que ce qui n’a pas été enseigné ne peut plus être transmis en tant que tel à la prochaine génération. Sauf si cela est redécouvert comme précieux. Cette logique menace de nous tuer et nous place devant notre responsabilité au sujet des compétences de ceux qui nous ont précédés. Sinon, nous serons obligés de réinventer ce qui coule abondamment dans nos rivières depuis des années. »
Geert VAN DER BORGHT en 5 dates importantes :
1975-1981 : Formation à l’Académie Royale des Beaux-Arts. Diplôme d’enseignement artistique supérieur, spécialité Céramique. Certificat d’enseignement.
1983 : Formation en Calligraphie chinoise, K.U. Leuven.
1988-2000 : Professeur en Céramique et Poterie à Syntra, Hasselt.
1997-2006 : Professeur en Céramique et Poterie, Academie voor Schone Kunsten, Mechelen.
Voyage d’études : Amsterdam, Berlin, Prague, Paris, London, Vienna, New-York, Rome, Toronto, Salamanca, Granada, Fez, Mèknes, Rabat, St.Amand en Puisaye, La Borne, Toscane, Jingdezhen.
« En tant que potier, nous entourons le vide en le délimitant, créant un intérieur et un extérieur, alors que le vide ne connaît pas de limites. Nous le savons, mais cela ne nous empêche pas de créer des moments poétiques dans le temps et l’espace dans lesquels l’illimité a sa place. »


Source des photos et des textes : Geert VAN DER BORGHT et Yann san