Toshiharu WATANABE - Portrait

Toshiharu WATANABE 渡邊敏明

(1950-)

Originaire de la ville de Kaminoyama, dans la préfecture de Yamagata. Il est Artiste céramiste 陶芸家 au Japon.

Il travaille au four Wahee-gama qui est situé dans la ville de Semboku, préfecture d’Akita, dans la région du Tōhoku. Il fabrique la céramique de Shiraiwa ou Shiraiwa-yaki depuis plus de 40 ans avec sa famille.

Les spécialités de Toshiharu san sont les ustensiles pour la Cérémonie du thé : Chawan (bol à thé), Mizusashi (contenant pour l’eau), Koro (encensoir) et Kogo (contenant à encens). Utsuwa pour le thé et le café, gobelets, tasses à sake, assiettes, bols et boîtes. Hibachi (appareil de chauffage japonais traditionnel. Il était utilisé en mettant des cendres à l’intérieur et en allumant un feu de charbon de bois) et porte-parapluie. Sculptures et vases.

Shiraiwa-yaki est fabriquée depuis 1771. Bien qu’elle ait cessé à un moment donné pour diverses raisons. Wahee-gama a réussi à faire revivre cette poterie classique. Elle se caractérise par une argile brune à glaçure traditionnelle et unique, avec son aspect dégradé de bleu et de blanc. Elle est appelée Namako-yū : glaçure concombre de mer. Chaque pièce est fabriquée à la main avec le plus grand soin et la plus grande attention. Utilisant des méthodes traditionnelles pour l’adapter à la vie moderne.

Comme Shiraiwa-yaki avait immédiatement cessée sa production. De longues recherches ont été nécessaires pour reproduire la glaçure. Elle est produite à partir de matériaux naturels provenant de sources locales avec le meilleur processus de cuisson pour les céramiques.

Un four grimpant à plusieurs chambres et un four à kérosène pour fabriquer les céramiques. Il est plus difficile de contrôler la température de ceux-ci que de contrôler la température des fours électriques ou à gaz. Les meilleurs et les plus beaux résultats ne peuvent être obtenus qu’en utilisant des méthodes traditionnelles.

Toshiharu WATANABE - Hibachi (appareil de chauffage japonais traditionnel. Il était utilisé en mettant des cendres à l'intérieur et en allumant un feu de charbon de bois)
Toshiharu WATANABE - Four Anagama

La préfecture d’Akita est une région froide, où il neige presque un tiers de l’année. Le sol est gelé en hiver. Vivre ici signifie de partager leurs vies avec une nature sévère. La fabrication des poteries se fait moins efficacement que dans les régions plus chaudes. Au cœur de l’hiver, ils sont assez isolés du monde extérieur. Prendre du temps pour des activités créatives leur procure du plaisir et fait passer l’hiver plus rapidement.

La couleur bleue et blanche de la glaçure Namako-yū représente la neige. La couleur de l’argile représente la couleur du sol boueux lorsque la neige fond. Shiraiwa-yaki exprime la joie des gens qui accueillent la chaleur du printemps, après la longue froideur de l’hiver.

Leur style va à contre-courant des tendances de la société moderne, dans laquelle les gens ont tendance à privilégier l’efficacité par-dessus tout. Chez Wahee-gama, les belles œuvres d’une beauté incomparable ne peuvent être créées qu’avec beaucoup de temps et d’efforts.

À la fin de la période Edo (1603-1868), Shiraiwa-yaki était protégée par le clan Akita de l’époque. Elle a commencé à être produite à l’échelle industrielle. L’industrie de la céramique était florissante et fabriquée localement, dans toutes les régions du Japon. La division du travail dans l’industrie de la céramique était traditionnellement établie même dans les petites poteries. C’étaient des poteries familiales dans la plupart des cas.

Dans une grande poterie, ils avaient besoin d’employer des membres extérieurs à la famille pour aider à produire de la céramique. Chacune des poteries était divisée en classes. Certaines poteries de la classe supérieure fabriquaient des marchandises pour les couches supérieures de la société et les autres fabriquaient des marchandises pour les roturiers.

Shiraiwa-yaki a prospéré en tant qu’industrie grâce à l’innovation de nouvelles techniques et à l’augmentation de la demande de céramique. À l’âge d’or, il y avait 6 poteries Shiraiwa-yaki. Bien qu’il s’agisse tous de fours familiaux, environ 6000 artisans participaient à la fabrication de Shiraiwa-yaki.

Toshiharu WATANABE - Galerie Hakkei-Sou 白渓荘
Toshiharu WATANABE - Galerie Hakkei-Sou 白渓荘

Avec le temps, Shiraiwa-yaki a commencé à décliner. Elle a perdu le soutien des seigneurs féodaux et de plus, un grand tremblement de terre a frappé la région et a dévasté les 6 poteries. Au début du 20ème siècle, tous les fours étaient fermés.

70 ans plus tard, Sunao WATANABE 渡邊すなお, a décidé de faire revivre Shiraiwa-yaki. Elle était l’une des descendantes des anciens potiers de Shiraiwa-yaki. Heureusement, le mouvement Mingei (mouvement d’art populaire) avait encore une grande influence sur la société. L’essence philosophique du Mingei est “l’art artisanal des gens ordinaires”. Il a découvert la beauté des objets utilitaires et ordinaires fabriqués par des artisans anonymes et inconnus.

Shōji HAMADA 濱田庄司 (1894-1978) fut l’un des collaborateurs de ce mouvement et Sunao WATANABE 渡邊すなお fut largement soutenu par lui. En 1975, Sunao a relancé Shiraiwa-yaki et a travaillé dur avec Toshiharu WATANABE 渡邊敏明 qu’elle a épousé plus tard. En 1992, Toshiharu a construit un grand four grimpant à 4 chambres et continue maintenant à produire de nouvelles œuvres.

Toshiharu WATANABE en 5 dates importantes :

1978 : Engagé dans le renouveau de Shiraiwa-yaki. Il a commencé à travailler comme potier à Wahee-gama.

1979 : Exposé à “Tohoku Ceramics Exhibition” au musée préfectoral d’Akita.

1982 à 1993 : Chargé de cours à temps partiel au département spécial des arts de l’université d’Iwate (82 à 93), à l’université d’Akita (84 à 93) et à l’université de Yamagata (89 à 91).

1992 : Construit le four grimpant à 4 chambres.

2014 et 2016 : Exposition de Shiraiwa-yaki de Toshiharu et Aoi WATANABE 渡邊葵 dans la Salle des traditions artisanales de la ville de Semboku.

Toshiharu san est à droite sur la photo, avec sa femme Sunao san (au milieu sur la photo) et sa fille Aoi san (à gauche sur la photo).

Cette vidéo a été réalisée par des étudiants de l’Université publique des beaux-arts d’Akita.

Source des photos, des textes et de la vidéo : waheegama.com / nanmoda.jp / résumé par Yann san