Perrine POTTIEZ

Perrine POTTIEZ

(1986-)

Originaire du Tarn et Garonne. Elle est née dans une ferme, proche du Lot. Ces paysages ont immergé sa vie, son regard est immergé par ces causses, ces chênes, ces vieilles pierres, le vent au goût d’herbe. Elle a vécu longtemps à Cahors puis désormais à Toulouse.

“Je suis quelqu’un qui a toujours mille projets en tête. J’aime voir la beauté et la nature partout, marcher, marcher, danser, chanter, lire, rire et créer. Surtout, voir mes enfants grandir.”

“Je voudrais parler de cette part d’inconnu, du rêve de créer à l’objet que l’on a plaisir à utiliser, c’est toute une poésie de gestes qui se déroule. D’infinis possibilités aux limitations, je découvre ce dont mes mains possèdent de créativité. Ces mains au delà de moi-même, qui n’appartiennent qu’à la Vie.”

Le terme Céramiste lui convient très bien, potier serait trop redondant avec son nom de famille même si celui-ci se prononce “Pottièze”.

La céramique a une définition plus large, J’aime l’idée qu’il n’y ait pas de frontière entre artisanat et art. Le terme potier me semble très réduit à l’artisanat utilitaire. Chaque objet utile porte en soi un potentiel poétique par lequel l’art peut s’exprimer. Mais j’aime aussi le terme de potier, qui est très simple, ancré.

À l’âge de 15 ans, elle a découvert la céramique en réalisant un plat au colombin. Elle a trouvé cette technique très difficile.

“J’ai commencé en 2014 en prenant des cours dans le bel atelier de Hélène JOUS. J’y allais peu car mes enfants étaient petits, j’ai donc continué ensuite chez moi et très vite je me suis acheté un four.”

Perrine POTTIEZ - Atelier
Perrine POTTIEZ - Atelier

“Je me suis lancée avec beaucoup de passion en expérimentant seule. Quelques années plus tard j’ai fait un petit stage avec Sophie POULY pour apprendre à récolter la terre puis avec Coralie SEIGNEUR. J’ai aussi essayé le tour mais cela me plait moins.”

Les objets qu’elle crée sont pour le thé, un côté brut et délicat à la fois. Naturels. Modelés avec patience, pincés, caressés, encore et encore. Des objets qui tiennent au creux de la main avec légèreté.

“C’est la nature qui m’inspire. Les poteries préhistoriques me fascinent. Les objets du monde entier façonner à la main me touchent. Explorer les livres, les expositions me donne de l’élan pour créer.”

Elle utilise un four électrique, qui fonctionne grâce aux énergies renouvelables parce qu’elle vit à Toulouse. C’est plus écologique et elle aimerait aussi avoir un four à bois.

Une cuisson dure de 8 à 12h pour monter en température, ensuite il faut attendre qu’il refroidisse, cela peut prendre 48h en tout.

“Bonnes ou mauvaises, ce sont les surprises après la cuisson qui font évoluer mon travail et qui attisent toujours mon envie d’expérimenter.”

“Je fabrique mes émaux à base de cendres de bois. Mes pièces non émaillées sont également décorées avec des cendres. J’aime utiliser des matières récoltées ou locales et naturelles.”

“Chaque pièce est unique, mais forcément il y a des formes qui reviennent. J’improvise en fonction des envies du moment et des matières qui sont à ma disposition. J’aime voir mon travail évoluer au fil des mois et des années. Je cherches avant tout à me surprendre et à me faire plaisir. Je ne me mets pas d’objectifs trop précis de formes ou de couleurs.”

Perrine POTTIEZ - Atelier
Perrine POTTIEZ - Style

“Je commence à encadrer des stages et j’adore ça, j’y inclus un peu de dessin et je souhaite avancer dans cette voie car elle est importante pour aiguiser le regard, ce qui est essentiel lorsque l’on crée un objet.

Nous sommes héritiers d’infinis savoirs faire ancestraux. Nous vivons grâce aux humains qui nous ont précédés. Lorsque nous aimons la céramique c’est qu’elle nous a touché par les autres. La transmission est par elle même une évidence.

Ma relation avec la céramique, la terre, le feu ou la cuisson, les émaux. C’est une belle relation, passionnante et inépuisable. Nourrissante et épanouissante. Je suis très heureuse et reconnaissante d’avoir cette passion dans ma vie.”

Perrine POTTIEZ en 5 dates importantes :

2014 : Dans une yourte, j’ai bu une tisane dans une tasse fait à la main. J’ai voulu le faire moi aussi. La symbolique du bol m’a touché. Ce bol façonné de la matière la plus rudimentaire qui soit. Ce bol accueillant. Une coupe au creux des mains.

2018 : Récolte d’argile pour la première fois.

2019 : J’ai commencé à être exposé à la galerie la Fabrika Garazi, j’étais très reconnaissante de cette opportunité.

2020 : Le 1er confinement à marqué un tournant dans ma vie et je me suis entièrement consacrée à la céramique.

2021 : Séparation de toutes les argiles du commerce en les donnant à d’autres céramistes, pour ne créer qu’avec celles de la nature préparées par mes soins.

Perrine POTTIEZ - Style
Perrine POTTIEZ - Atelier

Source des photos et des textes : Perrine POTTIEZ et Yann san